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Eric LIORZOU et Yann GUEGUEN « Jardins électriques ». |
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Il y a une vingtaine d’années, lors de leurs participations instrumentales au spectacle de Patrik EWEN, « Les Récits Barbares », un conte musical créé à partir des textes de ce célèbre diseur breton des Monts d’Arrée, mais aussi, dus aux plumes de Pauline GEDGE et Robert HOWAED, Éric LIORZOU et Yann GUÉGUEN se rencontraient. En quelques trop courts mots et réductrices lignes, nous vous présentons ces deux artistes : |
Depuis 40 ans, en dehors des concerts, des spectacles, des soirées à danser et des disques de BLEIZI RUZ, auxquels il a activement contribué, Éric a, notamment, participé aux tournées européennes de la susnommée KEVRENN, composé, en 2004, « War ar mor » illustrant « Musiques pour un chemin d'étoiles », un film de Daniel DREUX, Jacques MARS et Sergio SIERRA. - Yann GUÉGUEN, brestois d’origine morlaisienne, est compositeur, arrangeur, sound designer, pianiste et percussionniste, qui multiplie les expériences musicales. Après un passage à l’Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique (l.R.C.A.M.), il collabore avec des artistes aussi différents que le chanteur et conteur Patrik EWEN, le sound designer allemand Stefan TIEDJE, les compagnies de théâtre La Coche, Derezo et ls Théâtre, ou l’ensemble de musique de chambre ARSYS. Un soir d’automne, au cœur des monts d’Arrée, devant la cheminée d’ Éric, Yann lançait à son compagnon de route : Le voici donc, cet opus souhaité, conjointement publié en Compact-Disc, en disque Vinyle 33 tours (*) et sur les plateformes numériques. Il résume 40 ans de musique bretonne (concerts, festou-noz, enregistrements...) mais aussi, de voyages, de rencontres et de partages. Son titre… « Jardins électriques » ! Un clin d’œil au patronyme du compositeur : Liorzou, comme, en breton, liorzhou, pluriel de liorzh, signifiant jardins ou vergers. Pour le vinyle, le master a été réalisé à Sutton, au Quebec, par Jean-Philippe VILLEMURE (Voir site). Au cœur de ce projet… la mandole ! Mais ce fondateur duo instrumental ne monopolise pas le fort riche spectre musical du programme, puisqu’Éric fait, au cours de celui-ci, également sonner ses guitares et ukulélés et que 10 autres musiciens, viennent, tour à tour, ou conjointement, enchanter ces jardins. En effet, pour leurs retrouvailles musicales, d’autres instrumentistes ont été conviés à participer à ce brillant et séduisant exposé musical, rétrospectif de l’itinéraire nourri des deux principaux compositeurs et artistes, à l’origine de cette captivante et assez atypique publication. C’est ainsi qu’au gré des morceaux, nous retrouvons : Le regretté Jacques PELLEN (guitare 12 cordes), Etienne CALLAC (basse électrique fretless), Yvon MOLLARD (percussions et samples), Thierry DECLOUX (basse électrique), Thomas BOCHER (flûte traversière), Christian LEMAITRE (violon), Gwenola LARIVAIN (violon et whistle), Tanguy LE GALL CARRÉ (accordéon diatonique), Hopi HOPKINS (bodhran) et DR NOAR (basse électrique). Les 5 premiers morceaux sont joués en duo, avec les mandoles, les guitares et même, pour un titre… le ukulélé d’Éric, toujours, évoluant, sur les programmations, synthétiseurs, parfois percussions et samples d’ambiances, de Yann. La première pièce, « La fête à Vincent », suggère, d’entrée, la maîtresse association instrumentale que vous retrouverez, avec de très riches variantes, tout au long du programme. Plage 2, « Seth’s dance » est la plus ancienne et londonienne composition d’Éric reprise dans ce disque, puisqu’il l’a créée, en 1982, sur sa première mandole, lors d’un séjour chez Jake WALTON, un auteur-compositeur-interprète anglais de Nottingham, spécialiste de la musique de tradition cornouaillaise qui a entrepris de nombreuses tournées à travers le Royaume-Uni, l'Europe et l'Amérique (Voir site). |
![]() Eric LIORZOU - © Peter Braun et Yann GUEGUEN © Photo Jacques-Yves Lafontaine |
Voici, en piste 3, « Laridé Jakez », suite Instrumentale de la fameuse chanson de Jakez AR BORGN « Jakez Patatez », enregistrée, en 1966, par BLEIZI RUZ, sur l’album « Celtic Trip », danse précédant entre guitares, mandole… et claps, une très belle et bien typée mélodie « El camino ». !Mandole, guitares, programmations, synthétiseurs… et percussions ! Entre notes électroniques « flûtées » et cordes ensoleillées, avec une suggestion de bombarde, en plage 5, |
C’est en piste 6 qu’intervient le premier invité et quel invité !... A la guitare 12 cordes, voici l’iconique Jacques PELLEN ! « Un enregistrement inoubliable avec Jacques qui, comme à son habitude, avait tout compris et extrapolé. La « 12 cordes » et la mandole, sont soutenues par une discrète ligne de basse fretliess, confiée aux talentueux doigts d’Etienne CALLAC. Éric, aux mandoles et guitares, Yann, aux programmations (TR808, Moogs & c°), mais, aussi, d’autres invités, comme Yvon MOLLARD, aux percussions et samples et Thierry DECLOUX, à la basse, nous voici embarqués, en plage 7, en « Kostard chouette », dans un vivifiant Kost ar c'hoat. Evanescentes volutes électroniques, mandoles, guitare, voici une « classieuse » valse à 5 temps, à dessein titrée « 5TWaltz », dont l’original figure sur le CD « Sekrets », enregistré par Éric, en 2015, avec Thomas BOCHER qui, à mi-chemin, de cette présente version, vient poser sa flûte traversière enchantée, comme un oiseau en escale atterrissant sur l’une des branches fleuries de ces « Jardins électriques ». Ma-gni-fique pièce ! La plage 9 est dédiée à un moment revisité d’un original enregistré, en 2001, sur le CD « An Teuz », de BLEIZI RUZ… Revenons en Galice, avec « Caminos de galicia », composé en 1983, entre As Pontes et Ortigueira. Une averse orageuse, un pas féminin qui, sous cette pluie drue, se presse et se déplace de gauche à droite dans l’espace stéréophonique ; on pousse la porte, nous entrons, sans doute aucun, dans un pub irlandais. On se rapproche des musiciens. Un reel se fait entendre dans la plus pure tradition, avant que les programmations de Yann et les cordes d’Éric, nous ramènent, si je puis dire, dans le son du disque. Le clair accordéon diatonique de Tanguy Le GALL CARRÉ s’avance, les pétillants effets éléctro, enveloppent « La boite du diable ». Les violons, la flûte traversière, le whistle, le boddhran répondent à la prime invitation à la session. Dans un fondu à l’ouverture, les cordes d’Éric introduisent « Coz Liorzou », nom d’un lieu dit à La Forest-Landerneau, commune du Finistère où Eric a passé quelques années, proche du cabaret « Le Vert Doré ». Ce titre a été, originellement, gravé sur le disque éponyme de BLEIZI RUZ (1983). Eh oui ! Nous arrivons, déjà, à la fin du CD que nous projetons, avec gourmandise, de ré-écouter, tant il est, à la fois, divers et homogène, rythmé et mélodique, enraciné et, « à point, actuel, mais sans coutumier opportunisme caricatural. Comme il avait commencé, le disque se conclut, en plage 13, avec notre original duo de cordes et programmations, percussions samples qui signe l’opus. En ultime piste, voici, donc, « War ar Mor ». Présenté, non pas en Digipack, mais en simple Digifile 2 volets, le Compact Disc « Jardins électriques » bénéficie, néanmoins, d’une superbe présentation colorée que nous devons à la plasticienne, graphiste et maquettiste œuvrant dans l'univers du spectacle vivant, du cinéma et de l'édition, Catherine GHOCLSY. « L’univers graphique des Jardins Electriques est un contrepoint visuel au principe musical de l’album : Des jardins, des fleurs et un parfum de printemps, certes, mais aussi des lignes rebelles, des couleurs saturées et, au final, une touche de surréalisme. ». Au travers de cette description, tout est dit et bien dit. La version vinyle 33 tours (*), avec une pochette de plus de 30x30cm, doit mettre, plus encore, en valeur, cette chatoyante et significative conception graphique confiée aux mains et talents de Catherine GHOCLSY et aux idées de Yann GUÉGUEN. Par un aspect visuel qui se démarque de ceux des publications discographiques du moment, il vous sera, d’autant, plus aisé de repérer ce remarquable programme mélodique et rythmique que nous vous recommandons, sans hésiter, un seul instant. Entre tradition et modernité, entre respect des racines et ailes prospectives, toutefois, parfaitement maîtrisées, « Jardins électriques », apparaît comme un riche voyage musical auquel les arrangements électroacoustiques apportent, sans dénaturer, sans violer, sans « électro-urbaniser » à outrance, une coloration novatrice et poétique à d’anciennes compositions qui, vous le constaterez, supportent, très bien, le temps. La conjugaison des sonorités chaudes et perlées de la mandole d’Éric LIORZOU et des arrangements électroniques, finement mesurés, de Yann GUEGUEN, vous feront, sans nul doute, passer de lumineux et sereins moments dans les allées de ces contemporains jardins électriques… et celtiques. Gérard SIMON |
(*) Le conflit actuel retardant la livraison de la version vinyle, contactez, directement jardinselectriques@gmail.com |
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Nous vous proposons d'écouter un medley de 3 extraits de l'album : "5t Waltz", "Caminos De Galicia", "War Ar Mor" - (06:31). |
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Les titres du CD "Jardins électriques" d'Éric LIORZOU et Yann GUÉGUEN.
01 - La Fête à Vincent (Rond de Saint-Vincent) - 03:54. |
CD "Jardins électriques" - Éric LIORZOU et Yann GUÉGUEN : |
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© Culture et Celtie |
Illustration sonore de la page : Éric LIORZOU et Yann GUÉGUEN - Album "Jardins électriques" : |