Cet artiste qui n’a pas « la guitare dans sa poche », s’accorde ouvertement avec les rythmiques de la danse bretonne. Il fait, aussi, des détours par le Jazz, « Air de Repos / Dansaone », avec l’ensemble « Du Côté de chez Soïg » ;

Il accompagne, avec brio, certaines personnalités de la chanson bretonne comme Nolwenn Korbell ou encore Lors Jouin dans le morceau « Tan Dehi ». Il entremêle avec volupté les sonorités de sa guitare sur la cornemuse de Cédric Le Bozec dans « War hent Poulfetan » extrait de leur formation « Duo Libre ».

A travers son parcours, il n’a eu de cesse de partir à la découverte de nouveaux univers pour faire une place plus importante à la guitare celtique. Peu à peu, il a intégré avec habileté l’évolution électronique de la programmation. Soïg utilise notamment les boucles, dites Loops, qui lui permettent d’enregistrer, en direct une ou plusieurs pistes, laissant la possibilité d’en jouer d’autres, par dessus et simultanément.

Soïg a su faire naître des vocations de guitaristes en mode « Open Tuning » soit, « accord ouvert », dit également « Dagdad » quand il est joué en Ré modal. Aujourd’hui la scène fest-noz et la chanson bretonne s’accompagnent très souvent de cette manière de jouer. Pour les guitaristes en herbe qui voudraient s’y essayer, Soïg a sorti une méthode de guitare en 2011 : « La guitare celtique de Soïg Sibéril ».

Ce double CD vous permettra de partir « à la recherche du temps perdu », comprenez « du temps passé » en faisant, très brièvement, un tour « du côté de chez Soïg. »
En écoutant ces 29 plages, revenons, en quelques lignes, sur le parcours de cet adepte du « finger picking" ».
Les années 70 ont été marquées par ses premiers pas sur la scène musicale fest-noz et par la découverte du jeu en accord ouvert grâce au guitariste irlandais « Michaël O’Donnell ».
Les années 80 seront, pour lui, le cheminement professionnel au sein de diverses formations de renoms telles que « Kornog » et « Gwerz » qui fusionneront pour devenir « Pennoù Skoulm ».
Il démarre sa carrière soliste à partir des années 90. Ses premiers albums personnels seront : « Digor » (1993), « Entre Ardoise et Granit » (1996) et « Gwenojenn » (1999). Il continue alors à jouer avec d’autres formations comme les « Ours du Scorff » et « Orion ».
Passé le deuxième millénaire, Soïg continue sur sa lancée et enregistre plusieurs albums : « Gitar » (2001), « Du côté de chez Soïg » (2003), « Lammat » (2006), « Tan Dehi » (2008), « Botacnou » (2011). Il participe aussi à de nombreuses collaborations. Nous pouvons citer quelques unes des plus marquantes comme celles avec « Nolwenn Korbell » ou encore, dans le trio de guitares « P.S.G » (Jacques Pellen remplacé ensuite par Patrice Marzin, Soïg Sibéril et Jean-Charles Guichen).

Soïg Sibéril a ouvert la voie de la guitare celtique dans le répertoire musical breton.
Si vous ne le connaissiez pas, même si vous considérez que les albums instrumentaux ne sont fait que pour les musiciens, prenez le temps de découvrir ce brillant « pinceur de cordes », car il se pourrait qu’il vous fasse rêver un peu…

Cet « album anniversaire » permet d’inscrire en notes noires et blanches une étape dans la carrière de l’artiste. Nous continuerons à suivre durant longtemps les traces de cet ours (du Scorff) qui ne cesse de souffler ce « vent de Sibéril » sur la musique bretonne.

Xavier DANIEL