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L’ECOSSE, par Anny MAURUSSANE D’étroites vallées d’un vert profond qui entaillent de majestueuses montagnes aux flancs moussus, de sombres et de massifs châteaux qui se mirent dans les lochs aux eaux profondes et aux reflets changeants, des landes ondulantes balayées par les vents, bigarrées du mauve des bruyères ou irisées de l’or des genêts ou de l’ajonc en fleurs. Et partout, tout au long du voyage, les forêts de rhododendrons géants qui embrasent le paysage de couleurs chatoyantes, des prairies de lupins d’un violet ou bleu violent, de rouge écarlate et carmin qui tapissent les bords de route. Voici qu’elles furent mes premières images de l’Ecosse. Jouant de contrastes, je me suis laissée surprendre par les multiples facettes de ce pays à la beauté exubérante, un des rares lieux d’Europe, où subsiste, encore, une nature sauvage et foisonnante, des rivières saumonées, des collines de Dumfries et Galloway jusqu’au nord des Highlands, où, surprise, l’on rencontre des troupeaux de bovins aux houppelandes frisées comme la chevelure des Rastas de Jamaïque, ce qui les protègent des grands vents hivernaux qui soufflent sur « les Hautes Terres ». Je suis partie à la découverte de la majestueuse capitale Ecossaise, Edimbourg. Une promenade royale m’attendait entre ses deux châteaux historiques, ses ruelles médiévales bordées de maisons datant du XVIIIème siècle et la célèbre New Town, l’un des ensembles les plus complets de l’architecture georgienne. Elégante, raffinée, Edimbourg surprend et séduit. L’atmosphère aimable qu’on y respire et un cadeau inattendu dans une ville qui compte, tout de même, près d’un demi million d’âmes. Des « sept collines », la vue s’étend vers le nord au-delà de l’estuaire du Firth or Forth et, au sud, sur une campagne de collines d’un vert tendre. Le panorama est tout simplement splendide. La ville fourmille de pubs bruyants et festifs où l’on vient s’enivrer de musique celtique, car, ici, la musique est omniprésente et il n’est pas rare d’entendre sonner les cornemuses au coin des rues de la ville. Réputée pour son art de vivre, la culture y tient une place prépondérante. N’oubliez pas de visiter le Scottish National Galery of Moderne Art qui occupe l’un des édifices de Belford Road, ainsi que le National Gallery of Scotland qui abrite une merveilleuse collection de grands peintres. Mais avant de partir, traversez l’admirable Jardin botanique royal qui abrite un incroyable assortiment de rhododendrons et une rocaille absolument magnifique… un véritable petit paradis terrestre qui exhale ses senteurs mêlées. J’ai découvert, avec une certaine émotion, l’Ecosse centrale et Stirling avec ses parterres de giroflées odorantes, mais au nom demeuré célèbre. William Wallace, « Braveheart », y livra une bataille décisive contre l’armée anglaise. Ce ne fût pas, malheureusement pour le peuple écossais, la seule, ni la plus sanglante. Comment ne pas m’exprimer sur l’un des points forts de mon voyage en terre d’Ecosse. Je veux parler des Highlands et de leur rude beauté où règne un silence bienfaisant. Les « Hautes Terres » offrent, aux regards ébahis des promeneurs, ses incommensurables horizons, sa côte et ses baies surprenantes. Inverness, outre son magnifique paysage, porte l’un des plus amusant château du pays et le monstre le plus connu de la planète, affectueusement surnommé par la population : « Nessie ». Stratégiquement placé au confluent de la rivière Ness et du Moray Firth, la région tire parti de la célébrité sous-marine qui hante le Loch Ness qui s’étend sur 37 kms de long et plus d’un kilomètre et demi de large. Les bateaux de touristes sillonnent le lac aux eaux sombres et profondes de 300 m, à la recherche du monstre… mais en vain. Cependant, pour l’avoir découvert, au petit matin, enclavé entre d’imposants sommets, à demi submergé par la brume avec ses eaux noires et opaques, je l’ai trouvé inquiétant et propice, donc, aux légendes les plus incroyables. Mais qui sait ? Après tout, les apparitions de « Nessie » sont régulièrement recensées. Toutefois, à d’autres moments de la journée, il revêt un aspect plus mystérieux et fascinant sous un beau soleil, alors, on peut tranquillement se promener le long des belles ruines du château d’Urquhart qui borde l’une des rives du lac… Surtout, je ne passe pas sous silence, l’île de Skye, qui, a elle seule, est le parfait résumé de l’ Ecosse. Et continuant ma route, partout, du château de Brodick, environné de rhododendrons aux coloris exubérants, d’azalées multicolores et de roses aux parfums envoûtants, le paysage est sensationnel. Au Mont Goatfell, point culminant d’Arran, la vue embrase toute la baie. Chaque été, le château de Culzean fait revivre le passé : on y danse au son des cornemuses. Le tout, arrosé de whisky de Malt. Ici, les distilleries fameuses, dont plus de la moitié se situent en dessous de la Rivière Spey et ses affluents, font la notoriété du pays. Au milieu de la péninsule, s’étendent de paisibles pâturages où s’égaillent les moutons aux robes les plus disparates : shetland, moutons noirs. Le commerce de la laine est un commerce florissant. Gilets, écharpes et tartans multiples ornent les boutiques et nombreux sont les touristes qui se pressent pour acheter d’agréables pull-over ou quelconque emblème des nombreux clans qui peuplèrent les sauvages territoires des Highlands. Parcourir l’Ecosse, en automne, est un enchantement pour les yeux. Il faut assister, une fois dans sa vie, au célèbre Festival Celtique d’Edimbourg pour comprendre que cette riche culture est l’âme de ses hospitaliers habitants et aussi, tout ce qui les rapproche de leurs « frères » bretons. Anny MAURUSSANE |
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