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TRI YANN : « Kenavo Tour live » - (DVD + CD). |
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Parallèlement au coutumier plaisir que nous avons, toujours, à vous faire découvrir une excellente production, c’est, cette fois, soyons honnêtes, avec une bien persistante nappe de brume marine sur le cœur que nous réalisons ces deux pages en ligne consacrées à la parution d’un DVD + CD. Les deux galettes numériques argentées contenues dans un digipack à trois pans, accompagnées d’un livret devenant historique, marquent, de facto, le terme des prestations scéniques armoricaines, hexagonales, européennes, d’une très légendaire formation bretonne. |
Celle-ci, se révèle être, par ailleurs, la doyenne des groupes français, encore sous les feux de la rampe ou baignés par la lumière tamisée des studios, puisque n’ayant cessé, et, ceci, sans interruption, depuis sa quasi fondation, de créer, d’enregistrer et de se produire en public, en faisant évoluer le répertoire de la chanson traditionnelle bretonne, celtique, vers une folk world pop, souvent festive, mais pas que, le groupe abordant, souvent, en marge de ses primes aspects, volontairement, décalés, des sujets de fond, de société ou historiques. Eh oui ! Il faut bien s’y résoudre, à notre grand regret, TRI YANN a décidé d’arrêter de fouler les plateaux des salles à taille humaine ou plus grandes, des festivals celtiques ou dédiés à d’autres styles musicaux et des immenses, peu intimes et bétonnés Zéniths, après 50 ans d’un itinéraire artistique, textuel, musical, remarquable, d’ailleurs, très largement, remarqué et, ô combien apprécié par plusieurs générations. C’est un ultime Tour de France, de plus de 20 étapes, dénommé, « Kenavo tour », passant, notamment et notablement, par deux concerts donnés à l'Olympia de Paris, le 22 mars 2020, à 15h 30 et 20h 00, qui rendra hommage à l’amitié et la fidélité du public hexagonal, avant de rentrer, le samedi 28 mars, au port d’attache des « trois Jean », plus précisément, à la Cité des Congrès de Nantes, pour un salut scénique final et définitif, làn aussi, pour deux spectacles, à 15h 00 et 20h 30, tous deux complets, depuis bien longtemps ! Ce sont donc, les fondations musicales de cet itinérant concert d’« au revoir »… et non d’adieu, marquant 50 ans de scène, que vous dégusterez avec gourmandise, grâce à cet enregistrement de 22 titres vidéo représentant 108 minutes de captation « live », des instants que vous pourrez prolonger, par exemple, en voiture, où il est préférable de « visionner » la route, grâce à l'extraction, cette fois, audio de ces mêmes séquences programmées dans l’identique chronologie du concert, par le biais de17 morceaux choisis, représentant plus de 76 minutes d’écoute. Avec 7 caméras, dont une fixée sur grue, c’est, avec la participation des moyens techniques de France Télévisions, que Julien FAUSTINO (Victoires de la Musique, Francofolies de La Rochelle, Printemps de Bourges, Basique-le concert…) a réalisé avec acuité, finesse, sensibilité et sobriété de très belles images dans le contexte du crescendo d’une nuit qui semble, au fur et à mesure de l’avancée du spectacle en plein air, lentement draper l’assistance et la grande scène d’un voile bleu profond, mais léger, car estival, parure céleste propice à convertir, sous cette très progressive extinction diurne, des instants, largement partagés par une très dense foule, en moments partagés plus intimes. Nous parlions, ci-dessus, de sobriété quant à la réalisation de Julien FAUSTINO, celle-ci ne s’oppose, aucunement, à la dynamique de la peinture vidéographique de l’événement, bien au contraire. Un seul bémol à cette fluidité et à l'aboutissement, initialement, souhaité pour ces très esthétiques mouvements de caméras : Les cadreurs sont contraints de subir, lorsque ils effleurent les chevelures du public, la pollution visuelle de ces maladifs preneurs de vidéos chroniquement brinquebalantes et surexposées, au son désastreux et, très souvent, bêtement, verticalement cadrées qui rejoindront, depuis leurs insupportables Smartphones tendus à bout de bras, pendant que le concert se déroule, faisant fi de l’entourage immédiat, leurs biens piètres et narcissiques déballages d’images publiées sur les réseaux, dits, sociaux. Séquences, de plus, commentées par de forts banals propos, souvent criblés de fautes d’orthographe ! Triste habitude, malheureusement, intergénérationnelle et trop fréquente dans les salles ou lors des festivals, où seuls les téléphones semblent devenus, Smart… Intelligents ! Mais revenons au travail des professionnels, à cet excellent DVD : Les couleurs sont magnifiques, que ça soit par le jeu des lumières de Laurent LIARD et Yann LE BRIS que par les chatoyants costumes des TRI YANN qui sont aussi, depuis toutes ces années, la signature visuelle spécifique du groupe. A ce propos, nous ne résistons pas à mentionner, ci après, l’avertissement qui suit les traditionnelles mentions légales de diffusion qui, sur fond noir, s’affichent sur votre écran, dès l’insertion du vidéogramme dans le lecteur. « Le 28 août 2016, sous l'empire d'une overdose de Muscadet, Belénos, le dieu des dieux celtes, métamorphosa les TRI YANN en allégories du temps qui passe et rythme la vie des Bretons. Les images extraites de la vidéo, ainsi préfacées, ne vous surprendront, donc, pas ! |
Batz-sur-Mer (44-Bzh), à deux pas de Saint-Guénolé, sur la scène... TRI YANN ! |
Jean CHOCUN |
Jean-Paul CORBINEAU |
Jean-Louis JOSSIC |
Au-delà de l’aspect visuel… primordial, vous en conviendrez, pour un spectacle et, de surcroît, pour sa transcription en film vidéo, venons-en, après la forme, au fond du programme. Puis, toujours, dans l’ordre chronologique de création, pas celui du concert « Kenavo tour », figurent, aussi, au programme :« Chanson de Pelot d'Hennebont » (1974 - Album Suite gallaise), « Le loup, le renard, la jument de Michao, etc » (1976 - Album La Découverte ou l'ignorance), « Si mort a mors » (1981 - Album Le soleil est vert / An heol a zo glaz), « Marie-Jeanne-Gabrielle » et « Divent an dour » (2003 - Album Marines) etc.. etc… jusqu’à quatre chansons extraites du substantiel dernier disque studio paru, « La Belle enchanté », que nous vous avons présenté, au travers de cette précédente chronique (Voir). TRI YANN présente, ici, une légendaire fresque musicale issue de 9 des ses 15 albums enregistrés en studio dont vous trouverez l’énumération au sein du livret joint, ainsi que des pièces, comme « Kan ar kan » (figurant sur une compilation Master Serie), « Vivre Johnnie, vivre » (inédit présent sur une compilation TRI YANN Chants de marins - 2012) et… « Les rives du Loch Lomond », magnifique B.O. d’un clip tourné sur la plage de Sainte Anne-la-Palud, en septembre 2019, avec la participation de nombreux fans, séquences joliment fusionnées avec des rushes réalises, au printemps, dans le Cap-Sizun et les monts d’Arrée, sous la direction artistique de Konan MEVEL, musicien du groupe. |
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TRI YANN et leurs musiciens |
Christophe PELOIL |
Konan MEVEL |
Les "3 Jean"" |
Jean-Luc CHEVALIER |
Gérard GORON |
© Culture et Celtie |
Illustration sonore de la page : Illustration sonore de la page : TRI YANN - "Far Away From Skye - live" - Extrait de 00:59. Site Internet de TRI YANN : www.tri-yann.com |