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Mark Knopfler sur le site Culture et Celtie ? … Tout à fait normal pour cet Ecossais marqué par ses racines, qui, comme chacun sait, leader de Dire Straits, ou jouant sous son propre nom, dans la corollaire de son répertoire, imprègne ses compositions de réminiscences celtiques, lorsqu’il ne joue pas avec les plus grands noms de la famille néo-celtique.  « Culture et Celtie, le magazine… », attaché à traiter les sujets « celtiques », « néo-celtiques », « para-celtiques », se devait de présenter sur ses pages cet artiste qui intègre cette expression de tradition dans nombre de ses compositions.

Mark Knopfler, un auteur-compositeur Ecossais emprunt de celtisme...


L’alliance d’une stratocaster au son inimitable et d’un « gaucher à la main droite » prodigieuse.

Avant de mentionner les effluves celtiques qui ont, souvent, jalonné son parcours artistique, comment ne pas parler de Mark Knopfler sans évoquer, en tout premier lieu, le nom du groupe qui contribua à le faire rentrer dans la légende. « Dire Straits », ébranla, dans les années 1980, notre bonne vieille planète culturelle et révolutionna le monde de la musique et du disque, révélant au public, un jeune guitariste au nom étrange.

Et pourtant, l’histoire commence tout simplement, en 1977, dans un vieux quartier ouvrier du Sud Londonien.


John Illsley, étudiant à Goldmiths’ Collège, et musicien à temps partiel côtoie, de temps à autre, le plus jeune des frères Knopfler, Dave, qui ne tarde pas à lui présenter son aîné, Mark, guitariste au style sophistiqué.

Celui-ci a déjà tenté des expériences infructueuses auprès de diverses formations. Il vient de se séparer des « Café Racers », avec qui il a donné des dizaines de concerts dans des bars de seconde zone. Le public n’est pas resté insensible au « picking » particulier de ce musicien filiforme au regard porcelaine qui fait « tinter » sa  stratocaster  rouge, comme personne. Depuis peu, il envisage de fonder un groupe cohérent afin de colporter ses propres compositions.Sur l’invitation de John Illsley, Dave et son frère emménagent dans son appartement à Deptford. Désormais, presque toutes les conditions sont réunies afin de permettre, à Mark, de réaliser son rêve.
Nuits après nuits, les jeunes gens répètent dans leur cuisine, le talent de compositeur de l’aîné des Knopfler s’épanouit pour la plus grande joie de John et Dave. Les influences de Mark viennent du Blues, de la Country, du R’& Roll et de nombreuses influences assimilées, elles lui  confèrent,  peu à peu, un style très personnel. Parmi ses dernières créations, « brille » une chanson très affûtée : « Sultans of Swing ». Mais ils doivent  trouver un batteur digne d’accompagner un groupe, déjà très prometteur.


© Peinture d'Anny Maurussane

Mark rencontre, chez un ami, un garçon désabusé nommé Pick Withers. Il l’invite à se rendre à leur appartement pour effectuer un bout d’essai. A la batterie, il se révèle imbattable et tout à fait apte à rejoindre les 3 acolytes, trop heureux d’avoir trouvé, enfin,  la « 4ème roue du carrosse ».

En 1977, la révolte « Punk » bat son plein et c’est dans ce contexte musical peu favorable que le groupe, nouvellement formé,  fait ses premières apparitions scéniques, sans déclencher la foudre…. Mais, ils sont en route, la passion chevillée au corps.
La formation, composée de musiciens faméliques en situation désespérée, ne porte pas encore de nom. Un ami leur suggère de s’appeler « Dire Straits », nom prédestiné pour des garçons déterminés, mais « raides fauchés ».

Le 31 Juillet 1977 est un jour de chance. Charlie Gillett, célèbre DJ à Londres, diffuse sur les ondes radiophoniques le fabuleux morceau : « Sultans of Swing ». Dès la première écoute, médusés, les professionnels se précipitent pour leur faire signer un contrat. Les artistes choisissent de faire confiance à la Maison de disques Phonogram. Suit une première tournée en Grande Bretagne. Mark Knopfler et ses amis enregistrent une maquette bon marché mais déjà très aboutie malgré le manque de moyen financier évident. Ainsi le disque, banalement intitulé « Dire Straits » voit-il le jour. Il comporte, en son sein, des compositions devenues, à ce jour, anthologiques :  « Down to the waterline », « Water of love », « Setting me up », « Sultans of  Swing », « In the gallery », « Wild west end ».

Ce premier opus contribue, largement, à la notoriété du groupe. Après une tournée américaine triomphale, les musiciens rentrent en Grande-Bretagne afin de peaufiner leur second disque. « Communiqué » enfonce le clou.  Le groupe est sur orbite et pour longtemps.
 
Le gentleman du rock fluide et de la « note bleue »

Tout au long des années mil neuf cent quatre-vingts, Mark  composera des chansons lumineuses et inoubliables comme « Roméo and Juliet », « Private investigations », « Telegraph Road », « Money for nothing ».   Durant plus de quinze ans, la comète « Dire Straits » sillonnera le globe avec son guitariste virtuose. Après une longue absence, le 17 Juin 1988, le groupe se produit  au stade de Wembley à Londres, aux côtés de l’emblématique Eric Clapton, pour le « concert du siècle » organisé en l’honneur du 70ème anniversaire de Nelson Mendela.




Mark Knopfler et Steve Philips - Nothing Hillbillies

Knopfler s’accorde, enfin, une pause salutaire. En 1990, il enregistre le bel album « Neck and neck » avec son idole de toujours, Chet Atkins. Il fonde, avec quelques amis, le groupe des  « Notting Hillbillies »,  aux influences musicales Country/Rockabilly. Alors qu’il souhaitait échapper aux affres d’une notoriété débordante et se faire plaisir, à son grand étonnement, le voici rattrapé par un succès international immédiat avec l’album « Missing ».

On the road again…

1991, revoici Mark Knopfler aux commandes de « Dire Straits ». Dans la fébrilité générale sort le très attendu disque « On Every Street », qui pulvérise, dès sa sortie, tous les records de vente.


Les musiciens sont de nouveau sur les routes, pour une ultime et impressionnante tournée qui les conduit sur les scènes et dans les stades du monde entier durant plus de deux années. Riche de ses 300 dates, ce  « Tour », mémorable, atteint son apothéose dans l’enceinte des prestigieuses arènes de Nîmes, en 1992. Heureux, mais épuisé physiquement, Knopfler décide de mettre un terme définitif à l’existence du groupe qui est devenu une « entreprise » trop pesante pour lui.
  « Je ne veux plus entendre parler de Dire Straits durant dix ans »...
C'est ce que nous vous proposons de découvrir sur la deuxième page de cet article...


Texte, photos, peinture d'Anny MAURUSSANE.

© Culture et Celtie

Illustration sonore de la page : Mark Knopfler et Liam O' Flynn - Father and son - Album : Screenplaying - 1993

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