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Les 60 ans du Cercle Celtique Ar Vro Wenn de La Baule…

Nous voici, donc de retour, une nouvelle fois, largement imbibés, à la salle des Floralies, où, comme précédemment mentionné, nous étions présents, dès le début de la matinée.

Il est 12 heures, la foule y est encore bien plus dense qu’aux premières heures. Beaucoup d’invités sont venus pour lever le verre « anniversaire » offert par la Municipalité de La Baule….
Le brouhaha des conversations couvre, en partie, le vigoureux accordéon diatonique de Marco accompagnant le Cercle Celtique qui, sensible à la chaleur des locaux et de l’amitié des participants, redouble d’énergie pour nous distiller, en apéritif, quelques, An Dro, Hanter-Dro et Pas Paludiers…


A cet instant, nous nous situons, plutôt, à l’entrée, en courbe, de la salle, les deux tiers de l’endroit restants, étant réservés au repas d’anniversaire qui, après le verre de l’amitié, accueillera, autour de sa quarantaine de tables élégamment décorées, environ, 320 convives.
Pour séparer ces deux espaces, de basses et blanches barrières de jardin relayées, à intervalles réguliers, par des bacs de même blancheur surmontés de hautes plantes, donnent, à l’endroit, un côté jardin d’hiver.
Au fond de cette salle, aux hauts interstices latéraux laissant filtrer la lumière naturelle et aux traverses de bois clair soutenant un contemporain plafond blanc quadrillé de liserés noirs (sans doute, encore la présence d’un subtil « Gwenn ha du », d’actualité !), s’élève une scène frontalement nappée d’un traditionnel drap d’hermines, noir et blanc. Au centre de ce drapé, typiquement Breton, de lierre dessiné, le chiffre fétiche du jour, « 60 », mobile de cette réunion, semble présider.
A gauche de la scène, le Gwenn ha du, solidement campé, certifie conforme le contexte de l’événement.
En guise de rampe, semblable à des projecteurs régulièrement disposés, des fleurs d’hibiscus ponctuent la longueur du large plateau et contrastent avec le noir fond de scène du théâtre.
Au premier plan, un grand écran, propose à la très nombreuse assistance une projection continue de photos numérisées, relatant quelques prestations du Cercle « Ar Vro Wenn », en faisant, notamment, découvrir les trois styles de vêtements portés par les danseurs, autrefois, habits du dimanche des Métayers d’Escoublac.
Revenons, un trop court instant, notamment grâce à Mesdames Baranton, Delacroix et Day, sur l’origine de ceux-ci :
Certains de ces vêtements sont, très précisément, identiques à ceux portés en 1826, d’autres en 1850, le restant étant inspiré, plus librement, des années 1900, avec notamment, la présence d'un tablier jaune.
Ce sont des gravures  de Jean-Baptiste Poitevin et d’Hippolyte Lalez qui ont permis d’élaborer, respectivement, les costumes strictement conformes à ceux portés en 1826 et 1850.
Il ont fait l’objet d’un agrément du Musée de Batz sur Mer, en la personne de ses érudits conservateurs Mikaëlle Simonin et Gildas Buron.


Mais revenons à l’instant présent car nous avons le plaisir et l’honneur de pouvoir tendre le micro de « Culture et Celtie » au sympathique Président d’ « Ar Vro Wenn », Monsieur Jeannick Gauthier qui nous confirme une très large participation de la « famille Ar Vro Wenn » venue, pour l’événement, de Paris, de toute la France et, bien sûr, de La Baule et de ses environs « Presqu’iliens » immédiats.

En ce qui concerne la création d’ « Ar Vro Wenn », le 24 août 1946, Jeannick Gauthier nous explique :
« C’est la première Association Culturelle Bretonne de la Côte d’Amour, crée par des gens qui voulaient, également, créer le Pardon de la Baule.


Ils voyaient que, partout en Bretagne, il y avait des Pardons… et pourquoi pas en faire un, à la Baule ? ». Aussi, ils voulaient s’asseoir sur une association où l’on pouvait apprendre à jouer, à danser, et créer un Bagad… un an après, le Pardon de La Baule a démarré…. Les histoires d’ « Ar Vro Wenn » et du Pardon de La Baule sont très liées ».
A partir de 1952, en ce qui concerne la concomitance passée des deux groupes d’« Ar Vro Wenn », Bagad et Cercle, Jeannick Gauthier, précise :
« Les deux activités, avaient , alors, la même importance ; on dansait avec le Bagad, mais, en fait, il n’y avait pas de costume spécifique. Les gens arrivaient, un peu de toute la Bretagne, et défilaient avec le costume du lieu d’où ils venaient. S’ils venaient de Saillé, ils dansaient avec le costume de Saillé, s'ils venaient de Batz sur Mer, avec le costume de Batz sur Mer, et pareil, s’ils venaient de Vannes ou de Perros Guirec ».
Par la suite, le Bagad a eu des hauts et des bas, et c’est donc l’activité danse qui a repris le dessus, bien que nous ayons une école de musique, mais s’agissant de former des jeunes, ils vont, par exemple, à Nantes où sont absorbés par le Bagad de la Presqu’île ou celui de Saint-Nazaire…».
Pour ce qui concerne l’aspect actuel de l’association, en matière d’effectif, le Président d’ « Ar Vro Wenn » nous livre quelques chiffres :
« Nous sommes 120 adhérents ; au cœur de ceux-ci, une vingtaine de danseurs se produisent, même, parfois, à l’étranger dans le contexte des jumelages, ou, bien sûr, au cours du Pardon de La Baule qui n’est plus, à ce jour, sous la coupe unique d' « Ar Vro Wenn », mais sous l’égide de l'Association Culturelle Bretonne, dont certains membres sont issus d' « Ar Vro Wenn », mais aussi de « War Raok ». »
Après ces mots, Jeannick Gauthier nous quitte pour rejoindre l’espace situé derrière la grande table du cocktail, nappée aux couleurs de la Ville de La Baule et rejoint, à cet instant, le Maire de La Baule, Yves Métaireau, tous deux faisant, maintenant, face à une massive assistance qui s’est rapprochée du lieu où vont être prononcés les discours officiels :


Après avoir invité les Présidents sortants à le rejoindre, le Président actuel rappelle, devant une foule quelque peu inattentive et bruyante, les dates clef de l’histoire d’ « Ar Vro Wenn » et le caractère premier de la création d’une association Bretonne sur la Côte d’Amour, confirmant; ainsi, publiquement; ses propos  tenus, quelques instants auparavant, au micro de « Culture et Celtie ».
Il remercie les membres fondateurs présents en les invitant à le rejoindre, également, et en n’oubliant pas de souligner l’action soutenue des membres actuels qui enseignent le Breton, les danses et la musique…
Le discours de Jeannick Gauthier se termine par l’énoncé et la venue, à ses côtés, des membres de l’actuel Conseil d’Administration de l’association et par des

remerciements formulés à l’attention de Monsieur Yves Métaireau, Maire de La Baule, de ses adjoints, et du Conseil Municipal., non sans affirmer que La Baule est bien en Bretagne !

Ecoutons ses paroles >>

Après les applaudissements d’usage, et à l’ invitation de Jeannick Gauthier , Yves Métaireau saisi, le micro.

L’assistance est bien bruyante et peu respectueuse, nous le disions tout à l’heure, et le Maire de la Baule, espérant un peu plus d’attention, entame ses propos en disant :
« C’est bien Monsieur le Président, mais il faudrait  demander un peu plus de silence quand vous parlez à vos amis d' Ar Vro Wenn ».

Obtenant une légère inflexion de cette ambiance intempestive, Yves Métaireau remercie, à son tour : « Je remercie le Président Gauthier, les membres fondateurs, les Conseils d’Administration successifs, les membres qui, depuis 60 ans, ont travaillé, ici, à la Baule, pour maintenir le Pardon Breton, pour maintenir un certain nombre de manifestations qui font honneur à nos traditions Françaises, et aussi à nos traditions Bretonnes. »
Avant d’ajouter :
« Je voudrais, à l’intention de tous ceux qui êtes ici, vous féliciter et vous remercier de votre présence ; vous avez, malgré la pluie, malgré la tempête de cette nuit, surmonté les éléments… mais la pluie ça ne nous
dérange pas beaucoup, nous

sommes habitués… il faut savoir que l’eau c’est la vie et c’est ce qui a permis aussi à notre pays et à toute notre région ouest de tradition celte de développer une culture, non seulement autour de la langue, mais aussi, au travers de certaines traditions agricoles qui font partie de la culture bretonne. »

Au sujet du futur Pardon de La Baule, qui marquera, également, en 2007, son 60ème anniversaire, se tournant vers Yves le Corre, son actuel Président, Yves Métaireau soulignant les gros efforts, que fera, en ces circonstances, l’organisation, indique qu’il y adjoindra les efforts particuliers de la Mairie.
A cette occasion, le Maire de La Baule exprime un vœu :
« Ce que je souhaiterais, bien entendu, c’est que juste après le Bagad, ça soit le groupe « Ar Vro Wenn » qui ouvre le Pardon de La Baule, vous donnant ainsi la meilleure des récompenses pour tout le travail que vous avez fait ».
Il conclut par ces mots :
« Chers amis, je vous souhaite une bonne journée, je souhaite que cet après midi soit un succès pour toutes et tous et que ce soit un succès pour l’ancrage traditionnel de la langue Bretonne, de la culture et, également, des traditions bretonnes, dans notre ville de La Baule. »

Après des applaudissements approbateurs, Yves Métaireau rend le micro au Président Jeannick Gauthier. C’est à ce moment, que nous tendons, vers Le Maire de La Baule, celui de « Culture et Celtie ».

Gérard Simon : « Yves Métaireau, bonjour, nous qui couvrons, sur Internet, une partie des nombreux évènements celtiques de la presqu’île, à chaque fois qu’il y a des réunions de ce type on y voit Yves Métaireau… »

Yves Métaireau : «… La Baule et la presqu’île ont, incontestablement, à la fois, une tradition, une culture et une identité qui me paraît tout à fait légitime de, non seulement, maintenir, de préserver, mais en même temps, de mettre en avant, parce que ça fait partie de nos racines sur lesquelles on s’appuie… C’est pour cela que je sui là et, en plus, quand j’étais plus jeune j’étais adhérant à l’Association Bretonne. »

GS :  « C’est ainsi que l’on vous rencontre lors de tous les événements Bretons pour souligner, effectivement, cet enracinement ».

YM :« C’était le cas, à Batz sur Mer, pour la langue bretonne au travers l’exposition du Musée des Marais Salants, c’était le cas pour mon ami Pêr Loquet que je connais depuis 30 ans, dans le cadre du 3ème festival du Livre en Bretagne à Guérande, avec la venue de Jean Malaurie qui est, quand même, une personnalité exceptionnelle et puis, moi, je me sens à l’aise dans la culture Bretonne, dans nos traditions parce que je suis, probablement un homme de traditions, aussi… »

GS : « …des racines qui n’empêchent pas les ailes… »

YM : « absolument ! »

GS: « Monsieur le Maire, nous vous remercions »

YM : ‘ « Merci, à vous, d’être là.»

Nul doute, après ces propos, nous sommes bien en Bretagne Sud ! …


© Culture et Celtie

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