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« Le ciel n’était pas de cuivre mais, malheureusement, beaucoup trop… d’eau ».
Le concert de Gilles SERVAT... annulé ! …

Site Gilles Servat
Nous n’avons pu écouter « sous un ciel de cuivre et d’eau », titre qui ouvre le dernier et fabuleux album de Gilles SERVAT, pas plus que les autres chansons prévues pour son concert qui devait avoir lieu, à 21 h 30, au théâtre de verdure, situé au cœur du Parc paysager des Dryades, de la Baule.
Les météorologistes n’étaient pas très optimistes… Nous si … Naïvement, nous espérions, malgré les gros nuages noirs qui s’étaient accaparé, dès le début de la soirée, les cieux de la Bretagne Sud...
Pourtant, Gilles avait, soigneusement, en fin d’après-midi, avec ses trois musiciens, répété quelques morceaux, notamment, ceux qu’il devait, pour la première fois de cette tournée, interpréter, accompagnés par les notes de sa guitare.
Dès vingt heures quinze, une foule déjà dense, mais inquiète, était en place, face à la scène, sur le demi cercle étagé des nouveaux gradins de pierres blanches et polies… Mais les gros nuages gris, eux aussi, l’étaient et semblaient, comme pour les spectateurs, augmenter, à chaque minute, leur nombre pour que personne ne rate le début de ce concert tant attendu.
A vingt-et une heure quinze, tout était en place : Matériel, techniciens, public... mais, également, nuages…



On avait prévu le son, les éclairages, pas les effets d’eau qui, d’habitude, embellissent tous spectacles, mais ici, qui, du fait
de leur brusque mise en action par « le régisseur général de l’au-delà », ont, en un « tour de très massives gouttes » tout gâché... ne laissant qu’un petit répit destiné à cultiver, sournoisement, pour quelques instants, nos dernières lueurs d’espoir.
Subitement, un second rideau d’eau, plus dense, plus définitif, est tombé des cintres célestes, obligeant, sur scène, Gérard Josso, à annoncer, courageusement, le suspend du spectacle, sinon son annulation.
Au milieu des techniciens, transformés en « plongeurs » et fébrilement affairés à protéger le matériel, Gilles SERVAT, dépité, a finalement rejoint le Vice-Président du Pardon de la Baule pour, avec une réelle émotion et contrition, annoncer le forfait définitif…


Les très nombreux rescapés d’une foule trempée mais chaleureuse, et tenace, se rapprochant massivement de la scène, donc de Gilles, au travers, de cris épars, de plus en plus largement repris en chœur, ont demandé à l’artiste de leur chanter, A Cappella, ce qui est, quasiment, l’un des « hymnes » de la Bretagne : « La Blanche hermine ». Gilles, sommairement abrité par « l’ange Gérard » a entonné de sa voix profonde et d’autant réchauffante, en ces très humides et pénétrantes circonstances, ce titre impérissable, avant, nature de l’étape en Pays Paludier, oblige, de chanter, accompagné par le chœur d’une foule de plus en plus imbibée, le fort poétique «moulin de Guérande .»
Gilles, par son authentique gentillesse a su ainsi, de sa voix de granit, panser, certes partiellement, les plaies de l’âme d’un public fort déçu par ce concert annulé...

Gérard SIMON


Illustration sonore de la page : Le Moulin de Guérande - Gilles Servat - Site officiel : www.gillesservat.net

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