Alan Stivell, un musicien, une oeuvre...
L'article...

Participation d'Alan Stivell au disque de Carlos Núñez :
"Un galicien en Bretagne"


Toujours avide de nouvelles couleurs musicales, Alan Stivell a souvent collaboré avec des musiciens de cultures différentes, que ce soit pour les inviter lors de l'enregistrement de ses propres albums ("Again", "1 douar"…) ou pour apporter son concours à d'autres artistes, comme ce fût, par exemple, le cas, il y a quelques années, avec Idir pour un titre de l'un de ses CD : "les chemins de lumière".

Alan est de nouveau invité, cette fois-ci, par un amoureux des inhabituels mélanges musicaux...
Ce musicien, c'est Carlos Núñez, tout droit venu de Galice, au Nord-Ouest de l'Espagne. Ce fabuleux artiste, virtuose de la gaïta, dont il joue depuis l'âge de huit ans et de la flûte, a déjà quatre CD à son actif.
Chacun représente un défit musical visant à démontrer que la musique et la culture galiciennes se sont pas "clonées" d'après le modèle irlandais ou écossais : ils mettent en évidence les liens tant rythmiques que culturels entre la Galice, l'Afrique, l'Amérique du Sud, l'Inde…
Tous ces défis et mélanges sont basés sur une seule et même idée : selon lui, au départ, il n'y avait qu'une musique de base. Puis des peuples se sont formés, reprenant ces thèmes musicaux en changeant quelques rythmes et notes parfacilité ou par préférence. Les frontières ont été inventées par l'homme qui a ensuite mis une propriété sur sa version musicale mais cette dernière reste toujours ignorante face aux barrières superficielles etsymboliques.
Ces idées, Alan les partage et les met également en pratique chaque jour. Quoi de plus normal, en conséquence, que les deux artistes aient décidé d'allier, le temps de deux morceaux, leurs pensées et compétences communes.

Carlos Núñez a justement recherché de nouvelles sonorités dans les répertoires bretons afin de créer sa propre vision de la musique bretonne à travers ce nouvel album intitulé : "Un galicien en Bretagne". C'est au cours de ses recherches, qu'il a découvert "l'œuvre encyclopédique" d'Alan Stivell ce qui lui a donné l'idée d'ajouter ses propres connaissances et expériences à celles d'une "légende vivante".

Deux titres figurent sur le CD :
Ils ont été enregistrés, pour l'un, mi-octobre 2002, lorsqu'Alan s'est rendu chez Carlos et pour le second, lorsque Carlos a rejoint Alan, en Bretagne, aux alentours de la Toussaint.
Le premier morceau : "Noite Pecha" est une invitation à la danse qui précède le second : "Gavotte-Pendeirada". C'est tout d'abord Alan qui est allé en Galice afin d'enregistrer la première partie, puis Carlos l'a rejoint chez lui, en Bretagne, pour terminer l'enregistrement.

Le texte de "Noite Pecha" a été écrit par Alan qui le chante en breton et, pour la première fois, en galicien. Dans ce texte, il souhaite que la musique, telle celle d'un orchestre, invite les gens de tous pays à oublier peines et malheurs le temps d'un soir, d'une nuit magique…
N'est-ce pas ce que fait depuis cinquante ans notre cher artiste pour notre plus grand bonheur ? Le rythme de la musique est très lent et très doux. Alan accompagne sa voix de sa harpe tandis que Carlos y joint les notes mélodieuses de ses flûtes.
Le second titre reprend le rythme d'une gavotte telle que celles que nous connaissons en Bretagne, mais on y distingue très nettement une autre teinte rappelant celle des danses interprétées à la guitare dans "ce coin de pays". Alan joue sur une harpe galicienne et sur sa chère "Telenn Gentañ", celle construite par son père, tandis que Carlos continue à l'accompagner aux flûtes.
Animation GS
d'après la jaquette du disque de Carlos Nunez
© Saint George (Sony) SAN 5110222 édition 2003
et le DVD Sony Music Entertainement Spain S.G.A. E/SDRM/BIEM - © 2004

Ce dernier "dira", sur la jaquette de son CD, avoir été très touché par un tel hommage tant il est vrai que cette harpe est porteuse d'histoire.
Les deux artistes nous offrent, ici, un moment musical très intense qui fleure bon ce beau pays planté d'eucalyptus et d'éoliennes, où les gens marquent leur identité à travers la langue galicienne et ont le Triskell pour symbole, comme en Bretagne ou en Irlande.
Sur ce même disque, Carlos a également invité d'autres artistes parmi lesquels figurent Dan Ar Bras et Gilles Servat.

Article de Mireille et Katell.

Consultez le site de
Carlos Núñez

 

Le 7 Juin 2003, salle des fêtes du Vounant à Vivonne, Alan rend hommage à Carlos :

En ouverture de la tournée dédiée au Cinquantenaire de la renaissance de la harpe celtique, et au terme d'un concert d'une qualité technique exceptionnelle, Alan, revenant sur la scène après de nombreux rappels, s'est adressé au public pour le remercier de son accueil :

"Je ne voudrais pas achever cette

soirée sans vous interpréter deux

morceaux que j'ai eu le plaisir

d'enregistrer avec Carlos Nunès et

qui figurent sur son dernier disque

" Un Galicien en Bretagne "
Alan à Vivonne le 07.06.03 - Photo MLA

Tout en accordant sa harpe, Stivell nous parle des liens fraternels qui unissent la belle Bretagne à cette charmante province plus celte qu'Espagnole. Après un court silence, comme dans un recueillement, la voix souple de l'élégant harpiste s'élève, émouvante, troublante dans une jolie complainte intitulée "Noïche Pecha" qu'il chante pour la première fois en langue galicienne, et en breton. S'exsudent de la harpe des notes chatoyantes en prélude du second morceau : la "Gavotte Pandeirada", elles créent une atmosphère apaisante à laquelle il est bien difficile de résister, aussi c'est très facilement que nous nous laissons captiver par les entrelacs chamarrés des soli d'Alan à la harpe et d'Arnaud Ciappolino à la flûte qui remplaçait, le temps d'une soirée, le célèbre joueur de Gaïta.

Pour cette unique fois, Alan a volontairement oublié " Tri Martolod ", chanson étendard de son habituel répertoire, mais il nous a offert en cadeau ces deux mélodies que nous avons reçues, de sa part, comme un don précieux.

Article de MLA.




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