Alan Stivell, un musicien, une oeuvre...

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LE PARCOURS...

I - Renaissance d'un instrument oublié et naissance d'un musicien encore inconnu...

Et si, dès ces premières lignes, je vous parlais de l'Auvergne ?…

Curieuse introduction, me direz-vous, pour vous présenter cette célèbre et très talentueuse figure emblématique du renouveau musical breton, qu'est Alan Stivell.
Depuis 50 ans, "celui sans qui rien de tout cela ne serait arrivé" (Dan Ar Braz, annonçant l'artiste sur la scène de Bercy en 1999), porte au plus haut niveau les mélodies traditionnelles celtes ou ses propres compositions grâce à une oeuvre musicale extraordinairement riche dans laquelle la harpe est l'instrument central.

C'est très précisément, à Riom, au coeur de l'Auvergne, qu'un certain Alan Cochevelou, devenu depuis Alan Stivell, fait pour la première fois entendre sa voix, le 6 janvier 1944.

Ses parents originaires de Gourin, ville de Haute Cornouaille célèbre pour son championnat de sonneurs, et de Pontivy (centre Bretagne) avaient, à cette époque de conflit, comme bien d'autres familles bretonnes, "migré" en France.

Assez rapidement, cette famille s'installe à Paris, comme beaucoup de Gourinois, quand ils ne partent pas en Amérique.

Le père d'Alan, Georges Cochevelou , Jord en Breton, artiste et lettré, devient traducteur pour le Ministère des Finances. Passionné de peinture, il fabrique aussi des meubles et des instruments de musique. Son rêve est de parvenir à réintroduire la harpe celtique en Bretagne. Cet instrument, celtique par excellence, puisque, notamment, symbole de l'Irlande, a disparu dès la fin du Moyen-Age et de l'indépendance bretonne.

Le projet de Jord Cochevelou, 64 ans, ancien lauréat du concours Lépine, est donc de faire renaître une harpe d'origine celte.
Après une étude approfondie de documents anciens, il parvient à reconstituer cet instrument oublié et offre, en avril 1953, le premier prototype, à son fils Alan, âgé seulement de 9 ans.

Cette première harpe celtique est équipée de cordes en nylon et décorée de motifs celtiques. C'est le déclic pour le jeune Alan qui découvre cet instrument que son père vient de concevoir.
Cette découverte est, en effet, une révélation fondamentale, pour Alan qui l'adopte immédiatement.

Alan baigne déjà dans la musique puisque, depuis l'âge de 5 ans, il prend des cours de piano et la pratique de ce nouvel instrument à cordes lui permet de révéler rapidement des dons de prodige.

Il est ainsi le premier, depuis quatre siècles, à faire résonner, à nouveau, la harpe bretonne.

Son environnement culturel d'alors est pluriel : Edith Piaf, le jazz, les compositeurs classiques, la lecture de bandes dessinées, les récits d'anticipation, les bistrots maghrébins…

Cet instrument "ressuscité" va faire naître, chez lui, le sentiment d'appartenance aux peuples et à la culture celtique, si bien, qu'au-delà de parfaire son apprentissage de la harpe, Alan Cochevelou décide de s'initier à l'univers traditionnel celtique.

Dès le mois de mai 1953, il bénéficie de l'enseignement de la concertiste Denise Mégevand, harpiste classique et élève de la célèbre Lily Laskine, qui lui donne les premiers cours et conçoit les arrangements. Elle est bientôt "épaulée" dans son enseignement par le père d'Alan.

Pour débuter, Alan jouera notamment des cantiques comme "Ar baradoz" ou "Pe trouz zo 'ar an douar", des airs des autres pays celtes, comme ceux du répertoire de Mari O' Hara et des thèmes s'inscrivant dans la mouvance romantique irlandaise.



Illustration sonore de la page : "Heman Dubh", extrait de l'album "Renaissance de la harpe celtique" (1972) - 00:52

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