Par une belle soirée d'été, l'artiste breton a posé
ses harpes magnifiques dans le Parc des Iles de Vermenton, près
d'une rivière aux eaux tranquilles. L'enthousiasme et le dynamisme
des organisateurs ont contribué à faire de cette soirée,
un rendez-vous réussi entre le public et le musicien qui a
donné au pays de Chablis, un récital d'un "très
grand cru".
Malgré l'absence des médias, sans publicité
tapageuse, Stivell, sur son seul nom, joue à guichets fermés.
Il a présenté aux quelques mille cinq cent personnes
présentes, un spectacle électro-acoustique aux influences
multiples. Le harpiste breton ne cesse de redonner un second souffle
à la musique celtique.
"Je dois défendre mon dernier album qui commémore
la renaissance de la harpe celtique en Bretagne, et qui va fêter
ses cinquante ans".
Ses morceaux limpides coulent comme l'eau de la rivière
qui fait entendre son léger clapotis non loin de la scène,
lorsque les mélodies se taisent.
Ses harpes sont des sirènes, et nous nous laissons volontiers
emporter par leurs chants. L'assistance est silencieuse et attentive.
Jouant avec les sonorités, le musicien prouve qu'il demeure
l'un des artistes les plus innovants de sa génération.
Alan bouscule ses chansons, sa musique, par de nouveaux arrangements,
ainsi nous avons l'impression de redécouvrir son répertoire.
Injustement classé "artiste traditionnel",
il prouve, au contraire, combien il est inventif, un rocker,
un "harper hero", au même titre qu' Eric Clapton
l'est à la guitare, chez nos voisins anglo-saxons.
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Photo MLA |
Si la fraîcheur s'installe sur le site, dans le public, l'ambiance
monte car le musicien passe à des morceaux qui "arrachent".
Alan a repris dans sa tournée actuelle "Metig", un
traditionnel breton qui figurait sur l'album "Chemin de Terre",
dans une version inédite et remarquable ! Les gavottes et les
Plinn se succèdent, la harpe électrique remplace avec
subtilité la guitare de naguère.
Stivell dialogue et plaisante, incite les spectateurs à la
danse, visiblement heureux, il égrène à la harpe
: "Et je suis fier d'être bourguignon", repris en
chur par le public jeune et moins jeune. Il fait référence
à la défense des langues minoritaires :
"A Paris, il paraît qu'il y en a qui n'aiment pas la langue
bretonne. Ça m'a un peu énervé
Et vous,
ça vous dérange qu'on parle le breton ?"
Les spectateurs répondent que non
enchaînant sur
cette réponse collective, il interprète la "Suite
Sudarmoricaine" dans sa version française afin d'être
bien compris.
Le chant est très présent dans ce concert, aussi nous
nous nous délectons d'écouter sa belle voix toujours
bien placée
.
Depuis longtemps le public est débout et une longue farandole
de danseurs se déplace dans les premiers rangs
Photo MLA
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Les Bourguignons ont apprécié à sa juste valeur,
ce récital particulièrement enlevé et ils ont
ovationné longuement Alan et ses musiciens qui a tenu à
remercier les organisateurs et les habitants pour leur gentillesse,
et leur sens de l'accueil :
"Je voulais vous remercier et vous dire que nous avons été
particulièrement émus par votre accueil, par l'organisation,
par cette soirée.
A tous, merci... à bientôt".