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Alan Stivell, un musicien, une oeuvre... L'article... |
Une
symphonie d'"images" pour... |
On ne se lasse jamais de l'écouter... cette merveilleuse Symphonie. Je l'écoute très régulièrement et, à chaque fois, l'émotion est intacte. Je vous propose, par ces lignes, de partager les images que cette uvre me suggère. Elle est déclinée en trois mouvements, cercles, spirales ; prévoyez de passer par plusieurs états d'émotion : méditation, sensation hypnotique proche du sommeil, grande tristesse, peur, angoisse, voire larmes mais aussi, espoir, joie intense, envie de danser et de chanter |
1 er CERCLE : Le second morceau débute par un solo de piano, la harpe vibre à son tour : "Je retourne vers vous". Dans un premier temps, Alan chante, seul, en breton, puis la chanteuse Djura du groupe Djurdjura reprend le même texte en langue berbère : sa voix douce et caressante, se mêle et répond à celle d'Alan avec une harmonie parfaite et idéalise, à merveille, le retour au ventre maternel évoqué dans le texte. Vous allez maintenant poursuivre votre "balade intérieure" au bord du lac de la connaissance. Le texte rappelle que ce lac a tenu un très grand rôle dans la mythologie druidique, il est révélateur de tout ce qui existe dans la nature, il reflète tout ce qui est visible et invisible... Aux premières notes, Alan fredonne sur un ton assez détaché, comme lors d'une promenade, en s'accompagnant au piano, puis à la cornemuse et plus tard chuchote à votre oreille les questions qu'il pose au lac, en Algonquin. Sa nostalgie est forte, il l'a chantée auparavant, il se pose des questions sur l'avenir, il sent qu'il va se passer quelque chose "d'inéluctable", il demande au lac, qui connaît le passé, le présent et le futur, de l'aider... Alan poursuit son cheminement, il évoque la Déesse suprême et la sagesse des druides, en breton. Si vous avez toujours les yeux fermés, profitez-en pour savourer la profondeur et la justesse de sa voix qui vous enveloppe, soutenue par le sitar de M. Bataju... Mais la tonalité des instruments se durcit, l'angoisse monte, la pression s'installe renforcée par le chant lancinant de la chorale et le jeu de la cornemuse. Cette dernière symbolise, selon mon écoute, les interrogations, la peur de ce qui va se passer et le vécu de quelqu'un qui ne comprend pas le pourquoi de cette "guerre", de cette destruction latente... Le texte récité par Alan en langue Quechua, devient, par la sonorité propre à cette langue, cassant et tranchant... Il va vous falloir passer par ce chemin chaotique et "marcher longtemps, longtemps, longtemps... ". Et soudain, nous y sommes. Un grand éclat de guitare électrique déclenche le bombardement, suivi de quelques notes à la harpe, pleines de détresse, la batterie roule, un cri se fait entendre, suivi par le mode "Piobaireachd" de la cornemuse qui, elle aussi, semble crier sous le "feu" des guitares qui intensifient leur bombardement, soutenues par la batterie. La cornemuse gémit mais elle se défend, vaillamment, tente d'échapper aux attaques...
A chacun ses images donc, l'histoire, ou l'actualité, vous en impose de bien dramatiques ou de fort désagréables : guerres, catastrophes, atteinte à l'identité de la personne et à sa culture... car ne l'oubliez pas, vous êtes au cur du bombardement ! Soudain, un dernier "avion bombardier", suggéré par la guitare électrique, survole la cornemuse et lui envoie une nouvelle rafale ponctuée d'un dernier déchaînement de batterie, la vaillante crie encore, tente de résister, une dernière fois, puis s'écroule, tandis que son |
Tous les chemins mènent au chaos Divodan - Dissolution dans le grand Un |
Animation et photo originale GS |
2 ème CERCLE : La harpe fait son retour, elle est porteuse d'espoir, elle sait qu'il existe une terre accessible, toute proche, "qu'il suffit de croire, et nous aurons la santé et la force pour aller là-bas où nos rêves vivent". C'est la "Quête de l'Île"... L'île la fameuse île vous en avez probablement une en tête que vous aimez, il y en a tellement, qu'elles soient proches ou lointaines, grandes ou petites : Île de Man, îles Hébrides... Et plus près de nous : Belle-Île, Ile de Groix, de Bréhat, d' Ouessant, de Molène... Allez-y, imaginez-la Harpe, flûtes, uilean-pipe, churs et bien d'autres instruments encore, vous portent dans votre quête... La musique se fait de plus en plus joyeuse, Alan chante, en langues bretonne et anglaise, que la reconstruction d'une terre de liberté, de rêve et de perfection est à portée de main... Il suffit d'y croire et de libérer son esprit... C'est un très joli message d'espoir, malgré quelques notes de violons venant trahir, par moment, une interrogation à ce sujet. En effet, est-ce si facile pour tout le monde ? N'est-ce pas une utopie ? La "navigation" se poursuit cependant et soudain, vous y êtes ! Terre en vue ! Cornemuses et bombardes l'annoncent à toute volée, suivies par tout l'orchestre et les churs. C'est la joie à bord, les malheurs passés sont déjà oubliés. Les embarcations ont jeté l'ancre et vous débarquez sur "votre" île... C'est alors, un débarquement tout en douceur, ponctué seulement, au début, par le jeu de la harpe et les divers pipeaux, flûtes et sifflets de l'excellent groupe Uña Ramos. Ils sont là pour évoquer le chant des oiseaux qui vous accueillent à l'arrivée. La cornemuse qui avait été attaquée et anéantie précédemment est réincarnée, elle joue de toute sa force et dans la plénitude de sa beauté... Car cette île, votre île, est un paradis... Alan évoque, alors l'île de Gwenva, le paradis des anciens Bretons et surtout Tir na nOg, la terre de l'éternelle jeunesse, le paradis des anciens Gaëls : ceux qui y auront bu et mangé en ressortiront purifiés et grandis... > Dans le morceau suivant, Alan chantera les louanges de cette nouvelle terre reconstruite accompagné par, quasiment, tout l'ensemble des musiciens. C'est un moment très fort où vous pourrez laisser défiler toutes vos images de bonheur d'être sur cette île... Ainsi se conclut le second cercle. |
Nous avons débarqué sur Inis Gwenva Autours de nous, transfigurés, nos proches se trouvaient là Nous nous sommes envolés jusqu'à la colline verte L'eau vive de ses rivières nous a purifiés Nous avons bu à la Fontaine-Calice De l'Amour Universel Les pommes d'or de la Sagesse Et le saumon de la Connaissance Furent notre nourriture Tir na nÓg*, Terre de l'éternelle jeunesse Tir na nÓg, Terre de perfection Tir na nÓg, La Cité Rayonnante Tir na nÓg, Cur de tous les univers |
Animation et photos originales GS |
Vers le sommet du mont, vite nous sommes allés Ar Geoded Skedus - la cité rayonnante |
3 ème CERCLE Entrez dans ce troisième cercle. Par quelques mots, Alan vous invite à la danse. Vous aurez alors l'occasion d'entamer une succession de gavottes, andros et autres pas, le tout ponctué par les cornemuses, bombardes, harpes, flûtes, djembés... Il ressort de tout ce "tableau musical" des influences, bien sûr, bretonnes et celtiques mais aussi jazzy, et africaines... tout ceci dans une harmonie parfaite et très rythmée. Laissez-vous aller, sans retenue, dans l'enchaînement de ces danses. Le dernier morceau sera ponctué par la gavotte finale, une apothéose avec le magnifique texte d'Alan, chanté en langue bretonne, que je ne peux m'empêcher de vous récrire, en conclusion et "en lettres d'or", tant il est beau, pétri d'humanité et qu'il se passe de tout autre commentaire... |
Tud a grede med d'an den, tud a bede Doue
Ceux qui ne croyaient qu'à l'homme, ceux qui priaient Dieu |
Article de Mireille DISPONIBLE : Les textes de la Symphonie Celtique en cliquant sur le titre de l'album (voir DISCOGRAPHIE CD). |
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