Alan Stivell, un musicien, une oeuvre...
Le reportage...

19, 20, 21 Mars 2004




Photo Mikaël PEDRONO

20 mars 2004…
L'événement celtique à Paris est présent dans tous les esprits, sur toutes les lèvres… on en parle dans tous les "13 heures" et "20 heures" des télévisions…
C'est la Nuit Celtique au Stade de France organisée à l'initiative du Festival International de Lorient…
Mais en fait, l'événement musical celtique est ailleurs… très précisément à la Cigale, à Paris.
A quelques encablures de ce "grand barnum" où la tradition et l'authentique flirtent parfois fort maladroitement avec

les concession du show-business pour mieux séduire les "accros" des "pseudo-variétés" télévisuelles, Alan Stivell se produit à La Cigale pendant 3 jours consécutifs , les 19, 20 et 21 mars… et ça, c'est autre chose… un tout autre registre…

Véronique Montaigne, du "Monde" recueillera, pour cette occasion les propos de ce célèbre musicien Breton qui précisent le choix de l'artiste :

"Sans esprit de concurrence", mais en vertu de la diversité bretonne, il jouera "une musique pointue dans l'intimité d'une salle de concert, alors que le Stade de France met l'artiste dans une position extrême -" l'an dernier, arriver dans le stade m'a fait la même impression que si j'avais planté ma harpe dans la neige au pôle Nord, tout seul par zéro degré".

D'autant qu'il va faire bien plus chaud, à la Cigale, durant ces trois concerts d'une exceptionnelle qualité… un point d'orgue au cœur de cette tournée du 50ème anniversaire de la renaissance de la harpe celtique !…
Le public sera, lui aussi, très chaud et connaisseur… cela se sent dès l'entrée dans ce célèbre temple parisien qui reçoit les artistes "actuels", pas les "anciennes vedettes" qui font un "come-back" à l'aide de "vieux tubes" qu'elles ressortent de la cave comme des bouteilles de garde poussiéreuses qui n'auraient plus que le bouquet du souvenir d'un été à Concarneau ou d'un flirt à Saint-Malo !…
A la Cigale, c'est rock, c'est novateur, c'est prospectif, c'est international, pas ringard.
A 60 ans, cet éternel jeune homme, avec la carrière de chef de file qu'on lui connaît, a toute sa place, car Dieu qu'il sait anticiper et réellement créer une musique, certes enracinée, mais tellement actuelle et belle, ce qui n'est pas antinomique !…


Photo MLA

La harpe de très haute technologie que nous vous présentons, par ailleurs, dans un précédent reportage sur ce site, est là pour servir l'éternelle quête de l'artiste en matière de modernité.

Véronique Montaigne, dans ce même article du Monde rapporte les propos d'Alan :

"C'est une harpe du XXIe siècle, au son pur et cristallin. Elle est l'aboutissement des rêves de harpe que j'ai eus depuis la mort de mon père en 1974. Lorsque j'en joue, je suis piloté par elle. Avec elle, je me sens proche des gens de la techno qui ont opéré une révolution en douceur et osé en public ce que j'essayais à la maison - faire tourner des boucles, jouer trois notes ad lib, avec un côté hypnotique, libre. Avec ce nouvel instrument, je peux enfin contrôler tout cela en scène ".

Durant ces 3 concerts à La Cigale, Alan Stivell va effectivement "contrôler" parfaitement sa harpe, son art… mais pas la salle qui va s'enflammer au fur et à mesure que les morceaux des albums "au delà des mots", "back to Breizh" ou extraits d'autres opus s'enchaîneront.

Comme dans les précédents reportages, nous pourrions vous "faire voyager" au gré des interprétations du Maître, mais depuis que vous suivez cette épopée du "cinquantenaire" sur notre site, vous ne seriez plus surpris par l'ordre du programme…

Nous avons préféré recueillir quelques témoignages de spectateurs…
Nous vous en proposons 3 qui transcrivent la passion, le respect et l'émerveillement suscités par cet artiste hors du commun.

Ingrid et Jean-Claude d'Etampes assistaient pour la première fois à un concert d'Alan, tout en connaissant certains aspects de son répertoire :

"La voix d'Alan Stivell semble être faite pour la langue bretonne. Il fait ce qu'il veut avec ses harpes, il sait les faire vibrer, et en sortir des sonorités qui vont du folklore celtique au hard rock. C'est un artiste intègre, fidèle à lui-même ".

ou bien encore :

"Son concert est sobre, sans fioritures, sans extravagances et d'une intensité peu commune.
Pendant ses 50 années de scène, il est resté lui-même, fidèle à sa musique, à ses passions, à ses idées."

Sandra de Moissy Cramayel (16 ans) :

"Lorsque l'artiste a commencé à poser ses doigts sur sa harpe, cela a été, pour moi, un grand moment de bonheur !
C'est comme si l'on était ailleurs… on avait tout quitté pour nous envoler dans un autre univers…


Photo Mikaël PEDRONO

J'ai pu remarquer que la salle était tombée sous le charme de cette musique envoûtante qui nous emportait là, où nous n'avions pas envie de revenir !
Alan Stivell est un grand artiste et les musiciens qui l'accompagnent sont aussi merveilleux…
J'ai trouvé cela fascinant de voir comment ils se complètent…
Alan les met en avant, les laissant jouer seuls et s'efface en arrière-scène pour mettre en valeur cette complicité… il sait partager le succès."

Et ces très sympathiques spectateurs Autrichiens, Gabrielle et Wolfgang LEMPERT-REHOR qui connaissaient l'existence de ce site pour le visiter régulièrement et qui étaient venus spécialement de Vienne pour applaudir l'artiste… des fidèles de la Bretagne et d' Alan, nous les avions déjà rencontrés lors du concert de Courbevoie :

"Alan Stivell, musicien génial, nous tire dès le commencement jusqu'au final "FINALE FURIOSO", note pour note, dans "l'eau, la harpes et le vent". Pendant tout le concert, les spectateurs sont entraînés dans la riche culture bretonne, dans des sentiments qui naissent seulement en Bretagne, sur la mer, dans la campagne, dans la diversité de l'héritage et aussi du futur sans jamais oublier la liaison d'idées avec un monde ancien".

De véritables ambassadeurs de la Bretagne en Autriche et "Stivelliens, jusqu'au bout de leur âme".

Comment ne pas associer à ce beau voyage que nous offre, à chaque concert, Alan et qui est si bien ressenti et partagé par les spectateurs, les techniciens du son et de la lumière qui "sculptent" et "peignent" cet "objet d'art contemporain" qu'est le spectacle de Stivell.

Nous en profiterons également pour saluer les "3 matelots" qui s'embarquent sur ce beau vaisseau, solidaires et excellents aux côtés de ce légendaire "Capitaine au long cours".

Arnaud Ciapolino - Johan Dalgaard - Latabi Diouani ,
ou les " trois matelots " d'Alan.

La musique d'Alan Stivell, quelle que soit l'époque, demeure incontestablement une puissante invitation à l'émotion. Elle nous fait entrer de plain pied dans un monde magique oscillant entre le rationnel et le féerique avec ses atmosphères qui décuplent notre imaginaire. Elle nous évoque des images harmonieuses, nous interpelle, touche la corde sensible qui fait vibrer agréablement nos sens, elle flatte notre oreille et bouleverse nos âmes.

L'artiste crée une ambiance enivrante par ses rythmes envoûtants, ses accords captivants, la cohérence et l'harmonie de ses sons. Elle lui permet d'exprimer des mondes "au-delà" de la compréhension humaine immédiate, elle complète ses mots, permet le non-dit et donne corps à ses idées.

Jadis, la harpe bardique de "Gagda" était un instrument de grande puissance. On lui prêtait le pouvoir d'influer sur les saisons et, même, le comportement humain. Avec ses harpes au son si doux, Alan Stivell, barde du vingt-et-unième, semble posséder le même pouvoir d'influer sur notre esprit et nos humeurs. Ainsi donc, la tournée anniversaire du cinquantenaire de la renaissance de cet instrument millénaire a-t-elle rencontrée un accueil enthousiaste en France et à l'étranger.

Si la réussite de cette tournée revient de plein droit à la virtuosité du harpiste breton dans un exercice de style particulièrement difficile, il est important d'ajouter qu'elle le doit aussi au talent propre de ses musiciens que nous souhaitons vous présenter ci-dessous :

Arnaud Ciapolino :
Flûtiste de formation classique, il a dirigé la Kevrenn Alre, ensemble de musique et danse d'inspiration traditionnelle bretonne, crée, à Auray, par une poignée de cheminots passionnés de culture celtique, avant d'intégrer l'école de Jazz et de musiques improvisées de Paris. Outre ses multiples expériences musicales en compagnie de Simon Spang, Sabastien Texier, Marc Fosset entre autre, on le retrouve au sein du groupe Tayfa, de l'Héritage des Celtes, dans l'Occidentale de Fanfare, puis aux côtés de Lucie Marical avec laquelle il se produira durant deux années. Il explore la musique écossaise en compagnie de Roland Conq à la guitare. Arnaud Ciapolino présentera l'une de ses créations au Festival de Cornouaille de 1998 "La Légende de Lairig" avec le Celli Quartet.


Photo MLA

Ses interventions à la flûte alto, au low whistle, aux percussions écossaises dans " Bleimor le Bagad " et à la flûte traversière dans " Goltraidhe " demeureront inoubliables…


Photo Mikaël PEDRONO

Johan Berg Dalgaard :
Malgré sa jeunesse, il est aujourd'hui le "clavier" très en vue du blues que tout le monde s'arrache.
Il a accompagné régulièrement Big Joe Turner, Jimmy Johnson, Amar Sundy et Boney Fields.
Il intègre le groupe "Bues Band" formé par le guitariste Fred Chapellier dont il apprécie particulièrement le style.
Johan a été élu "meilleur clavier de blues" au Trophées France Blues 2000 organisé au New Morning de Paris, en même temps qu'Eric Clapton était cité en tant que "meilleur guitariste"…
Une affiche relevée, excusez du peu….

Latabi Diouani :
Jeune batteur percussionniste d'origine Algérienne, il se fait remarquer dans notre pays depuis quelques années. Il est, à juste titre, considéré comme l'un des meilleurs "batteurs" actuels. C'est tout naturellement qu'il se fait remarquer par le musicien breton qui lui demande de l'accompagner sur sa tournée 2003-2004. Il a apporté, aux arrangements subtils de Stivell, la richesse de son tempo, son sens inné du rythme.


Photo MLA
Latabi Diouani s'illustre tout particulièrement dans "Bleimor, le Bagad", un morceau devenu anthologique sur cette tournée "Au-delà des mots", avec Arnaud Ciapolino aux percussions écossaises.


Marie-José Cochevelou que nous tenons à remercier chaleureusement, nous donne, à propos des musiciens, l'information suivante :

"Il y aura du changement pour les prochains concerts. Latabi Diouani (batteur)
s'en va, remplacé par le percussionniste Khlifa déjà présent dans la tournée
'1 Douar' ".



Cette page a été réalisée avec les mots de Sandra CABILLIC, Mikaël PEDRONO, MLA, et
Gérard SIMON.




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