Alan Stivell, un musicien, une oeuvre...
Le reportage...

19 mars 2005
Saint-Quentin

Samedi 19 mars : La salle du Splendid de Saint-Quentin, en Picardie, accueille Alan Stivell. D'heureuses surprises nous attendent… Ces nouveaux concerts remettent à l'honneur certains instruments restés dans l'ombre durant la tournée anniversaire "Au-delà des mots", où les "telennoù", harpes, mais aussi "dames" de la vie de l'artiste, retenaient, à juste titre, toute notre attention.

La formation des musiciens est, elle aussi, modifiée : Si Arnaud Ciapolino et Khlifa Rachedi restent dans leurs rôles respectifs, aux flûtes et aux percussions, deux nouveaux accompagnateurs, l'un aux claviers, le second aux guitares, font leur apparition sur la scène.

Tout au long de la soirée, Alan Stivell charmera nos sens auditifs avec un répertoire assez symbolique de son long cheminement musical. Ainsi donc, cette "tournée bis, en série limitée" est quelque part, plus représentative de tout ce que l'on peut découvrir en visionnant le DVD "Parcours", que des instrumentaux figurant sur l'album "au delà des mots".

Malgré ces sensibles changements, c'est bien un Stivell, égal à lui-même, qui est présent ce soir : un Alan qui n'hésite pas à défendre ses convictions qu'il est bien déterminé à faire partager : L'emblématique "Brezhoneg raok" est, à nouveau, au programme, accompagné à la guitare électrique, plaidoyer éternel pour la sauvegarde de la belle langue bretonne, et dans lequel le chanteur met toute sa nécessaire et persuasive énergie.

Avant d'interpréter, et de s'accompagner merveilleusement à la harpe bardique dans le morceau "Telenn Gwad-Ar an garraig" au texte à portée universelle, l'artiste prend le temps de nous en traduire le, sens en langue française, afin d'être compris de tous… Nous sommes enchantés de d'entende ou réentendre, selon le cas, pour les nouveaux admirateurs de l'artiste, quelques joyaux, extraits de l'écrin de son importante discographie et que nous ne pensions plus entendre sur scène… ainsi la douce ballade "Marig ar Pollanton" qui sied magnifiquement à la voix de Stivell, en parfaite symbiose avec le son de la harpe... puis le virulent, mais toujours, réaliste kan ha diskan, "Ne bado ket atao" figurant sur l'album "E Langonned". L'artiste, comme pour prolonger cette
" dualité musicale", s'étant approché de la batterie, nous offre un duo rythmique très réussi avec Klifa Rachedi, aux percussions.

Complaisamment, Alan nous annonce un "Fest-noz" qui doit se tenir dans les environs après le concert… le musicien semblant anticiper ce rendez-vous festif, nous livre, à cet instant, une suite de musiques à danser : Hanter-dro, an dro avec "Tha mi Sgith", plinn, au son de "Let the Plinn", qui par leur rythmes, sollicitent d'entrée, pieds et jambes... Nous regretterons qu'une la place suffisante n'ait été laissée aux danseurs... mais pour cela, il aurait fallu supprimer des fauteuils !
On retrouve aussi des extraits de l'album "Au-delà des mots", avec le plaisant reel
"Telenn Atlantek", ainsi que d'excellentes improvisations magistralement "sculptées" sur la splendide "Camac-Stivell-1"

Le public planant au milieu des sphères magiques créés par l'artiste, n'ose, à peine, rompre le charme par ses applaudissements... Nous retrouvons également, toujours avec le même plaisir, les désormais classiques "Ceux qui sèment la mort", pour ne pas oublier les drames bretons passés, et conjurer ceux, probablement, à venir… "Brian Boru", harpe d'or dans la lande… mais n'est-ce pas cette même "dame" dont les doigts agiles du musicien font chanter les cordes si doucement ?

Grâce à "Pop Plinn", la bombarde fait son grand retour, dans cette fusion subtile avec la guitare électrique qui stigmatise ce morceau. Place aussi à la flûte avec "Cease Fire".


Animation GS

Gardons en souvenir l'un des meilleurs moments de ce spectacle, une apparition magique : Un sonneur venu d'une terre bleu-vert, sa cornemuse écossaise déployée, nous gratifiant d'une magistrale interprétation de "Gaelic tribes gathering". Sa silhouette est soulignée par un éclairage qui renforce l'effet presque irréel de cette vision semblant extraite d'une ancienne légende celtique… un instant qui suscita une gerbe de flashes jaillissant des multiples appareils photos ! Souffle puissant venu des Highlands d'Ecosse, chêne vigoureux aux racines solidement plantées en terre, et aux branches musicales tendues vers l'inconnu, le rêve, les étoiles…


En conclusion de ce spectacle, Alan joue les habituels "Gouel Hollvedell", la grivoise "Suite Sudarmoricaine". Pour se quitter et faire cesser les rappels… une seule issue possible… "Tri Martolod". Debout, le public répète les "lalalalaleno"… Pour prolonger encore le plaisir, la chanson s'étire autant que possible… mais il faut finalement s'arrêter. Les cinq "compères" quittent la scène sous les applaudissements. Les plus patients, d'entre-nous, pourront encore attendre, dehors, dire quelques mots ou demander un autographe à celui qui nous aura fait passer, une fois de plus, une magnifique soirée placée sous le signe de la Celtie

MLA et Gérard SIMON d'après des informations de Gwerspi




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