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Alan Stivell, un musicien, une oeuvre... Le reportage... |
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19
juin 2005
Antony - Parc Heller |
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A l'occasion de la fête de la musique, la ville d'Antony nous convie à une soirée festive en compagnie d'Alan Stivell. Quoi de plus agréable que d'écouter le légendaire musicien breton dans le parc Georges Heller, bien ombragé sous la voûte des platanes et des châtaigniers qui apportent, en ce lieu et par cette après-midi torride , une fraîcheur bienfaisante aux personnes déjà présentes sur le site. A dix-huit heures, les techniciens s'activent sur la grande scène centrale pour l'installation des instruments que l'on abrite sous de grands parasols afin de les protéger du soleil ardent qui ne nous laisse guère de répit. Pas de répétition, donc pas de "balance" de sonorisation, car, vu la chaleur environnante, la harpe, dernière née des ateliers Camac de Nantes, ne fera son entrée, sur la scène, qu'au tout dernier moment. |
Vingt-heures trente, les spectateurs, jusque-là, clairsemés, envahissent, peu à peu, le parc. Leur nombre va croissant et forme très vite un public de quelques 5000 âmes bavardes et impatientes. Les artistes se font attendre les mains claquent et les cris fusent Les musiciens font leur entrée, bientôt suivis d'Alan. Nous reconnaissons, à la flûte traversière et caisse écossaise, Arnaud Ciapolino, déjà très présent sur la précédente tournée du 50ème anniversaire, aux claviers, Pascale Le Berre Pascal, fidèle accompagnatrice sur la tournée "Brian Boru" (1995) et "1 douar" (1997). Un nouveau percussionniste, David Donatien, remplace, ce soir, l'inaltérable Klifa Rachedi. Un jeune guitariste, Cyril Poirier, vient s'adjoindre au groupe qui forme vraisemblablement, le quatuor idéal, pour cette courte tournée d'été. Premier accord de harpe premier soucis technique. Fragilisée par la température excessive, une corde se rompt laissant Stivell orphelin de son instrument. Ce petit désagrément force Alan à bousculer le début de son programme. Il faut substituer la corde déficiente Un technicien s'empresse, la manipulation semble ardue. Hors de question d'interrompre le spectacle . Alan invite ses musiciens à improviser sur quelques morceaux de musiques celtiques où Arnaud Ciapolino, à la flûte, excelle. Puis le harpiste breton s'adresse à son public : "En attendant, je vais vous chanter une chanson A Cappela"... Sa voix s'élève, émouvante, aérienne Les spectateurs sont silencieux, charmés presque subjugués ! La harpe, scintillante d'or et d'argent, se fait désirer Pas facile, apparemment, de remplacer les cordages "surtendus" d'un instrument aussi sophistiqué La chaleur persistance rend le travail difficile En homme rompu à la scène, Alan tourne vite ce contre-temps fâcheux à son avantage ; il plaisante, s'amuse, et pour faire patienter le public, le groupe nous distille de savoureux impromptus musicaux. Voici une soirée rythmée qui s'annonce sous les signes de la bonne humeur et de la décontraction de l'artiste. Enfin, la voici prête, l'altière reine de la soirée. Les mains effilées s'approchent d'elle, la frôle, l'effleure, la cajole avec volupté Les notes d'un beau traditionnel breton "Marig Ar Pollanton", paru sur l'album "Reflets", vont crescendo, et se mêlent à la voix douce et enchanteresse du harpiste |
Au premier rang du public, nous remarquons, venus en amis, les brillants accompagnateurs de la tournée dédiée au Cinquantenaire, Latabi Diouani et Yohann Dalgaard. Ils semblent apprécier ce nouveau duo "percutant" Sur la scène, en retrait, Alan observe, bras croisés Il se dirige d'un pas tranquille vers sa harpe, esquisse de légers gestes et le son s'amplifie en vagues sonores toniques Le musicien s'approche de la table mystérieuse qui se tient à ses côtés, depuis le début de ce concert Ses mains s'emparent d'un instrument inconnu Il le porte à sa bouche une fraction de seconde ne vous méprenez pas, il ne s'agit pas d'un Narghilé, bien que sa forme puisse prêter à confusion |
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Les
regards s'étonnent et chacun s'interroge
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Mais revenons aux drames de ce monde et notamment ceux des marées noires avec "ceux qui sèment la mort" Le jeu de l'artiste est torturé, ses doigts glissent sur les cordes, de bas en haut, et l'on entend les mouettes agonisantes .Les flashs dorés des spots éclaboussent les musiciens comme autant d'éclairs sous un orage violent, puis les fumigènes les enveloppe doucement d'une nimbe vaporeuse Cette image donne une impression de naufrage Cette fois, le public est debout Alan saisit sa bombarde Les cris et les sifflets de contentement se font entendre "Bon, à présent, nous allons faire un tour en Bretagne" Nous sommes emportés dans la Bretagne des Pohers pour un gigantesque fest-noz. Dans l'assistance, les cercles se forment et tout le monde danse, sautille, esquisse un pas ou du moins, essaie... Alan, parfaitement soutenu par ses musiciens, nous entraîne dans des farandoles joyeuses jusque sur ses terres et ses landes Délaissant, un instant, sa bombarde, Stivell rejoint son percussionniste |
En plaisantant, pétillant d'un bonheur visible, il interpelle les spectateurs et nous amène vers Langonnet dans un chant en Kan Ha Diskan avec "Ne bado ket atao" Nous faisons un petit détour vers Avalon à la rencontre du Roi Arthur et de ses vaillants chevaliers. La fête bat son plein Retour à la bombarde pour quelques musiques gaillardes et pétulantes Nous sommes heureux de retrouver, après de longues années, quelques morceaux emblématiques de sa longue carrière. Passons la mer d'Iroise et le Channel pour retrouver le chef irlandais vainqueur des vikings, "Brian Boru " pour chanter la paix en Ulster. Impossible de se lasser de cette harmonieuse mélodie. Nous n'avons guère le temps de souffler, voici "Let the Plinn"... et quel "Let the Plinn" ! Ça tangue, ça swingue, ça flirte avec le rap . La guitare "scratche" et la bombarde est féconde |
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L'homme mêle, avec la même dextérité, ses interventions sur tous les instruments à vent, symboles de la musique celtique ou à la harpe avec ses suites combinées et virtuoses : "Suite irlandaise ou des montagnes", "Gouel Hollvedel"... Fausse sortie l'orchestre amorce habilement les premières mesures de "Ian Morrison Reel"... Nous attendons, à présent, le "Champion des Penn Sonneur" qui fait son entrée sous les ovations Sa silhouette élancée se dessine au fond de la scène Avec sa cornemuse, son ombre délicate et majestueuse, est projetée sur le rideau noir. Parfois, sous les projecteurs tamisés, elle se découpe subrepticement, ourlée d'or. Alan s'adresse de nouveau à l'assistance : "Nous allons terminer ce soir avec un extrait de la Symphonie Celtique" La belle voix de Stivell entonne les paroles du final de la "Symphonie Celtique", pour derniers pas de danse. Pas question d'achever ce concert sans entonner ses tubes emblématiques Le public ne souhaite pas l'aboutissement d'une soirée aussi subtile et variée. Plusieurs rappels nous ramènent le fringant instrumentiste sur la scène. Tout d'abord avec un très électrique "Pop Plinn , puis "Le Pardon de Spezet" (Suite Sudarmoricaine) sans oublier les "Tri Martolod" de Nantes. Visiblement très en forme, Alan s'agenouille, l'oreille collée à l'un des "retours", afin d'écouter la chaleureuse ambiance En conclusion, une élue de la ville, organisatrice, tient à remercier les artistes pour leur remarquable prestation. "Alan merci pour ce beau cadeau que vous nous avez fait. Il y avait, certes, beaucoup de bretons ce soir, mais aussi des auvergnats qui vous ont apprécié Merci pour votre gentillesse et votre talent" Reportage MLA |
Photos
Mikaël PEDRONO
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Photos
Antoine TILLY
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