Alan Stivell, un musicien, une oeuvre...
Le reportage...

13 avril 1996
Alan l'enchanteur, séduit "Penfeld" (Brest)

Penfeld rend, ce soir, hommage à un musicien hors norme.
L'effet celtique fonctionne toujours et Alan Stivell sait y faire. Il sait ménager ses effets et sa présence scénique est indéniablement ce qu'il a de mieux actuellement.
Le public répond présent lorsque l'artiste lui demande de taper dans les mains et il montre combien Alan est populaire et entendu, chez lui, en Bretagne.
S'il promène avec dextérité ses doigts sur les cordes de sa harpe, il joue avec talent de tous les instruments à vent. Cette polyvalence instrumentale a de quoi enchanter les 1500 spectateurs présents.
Sur scène, Alan fait la part belle au dernier né de ses enregistrements : "Brian Boru".
Ces dernières années sa musique a beaucoup évolué, mais l'esprit est resté le même.
Il y a toujours le phénomène Stivell. Le public qui se rend à ses concerts est composé des fidèles de la première heure et de jeunes très au fait de ses dernières productions.
Savant mélange de tradition et de modernité, "Ian Morrisson Reel" succède à l'inclassable "Let the Plinn", énergique et fascinant.
L'assistance, debout, ovationne longuement le harpiste durant deux heures d'un concert d'une qualité exceptionnelle. "Bro gozh ma zadou" (thème de l'hymne breton) qui conclut le spectacle fait vibrer une foule en totale communion avec l'artiste, instant qui restera gravé dans les mémoires comme un moment symbolique.
Quatre rappels pour saluer le roi de la nouvelle vague celte qui contraignent, alors, Alan et sa formation, à jouer neuf morceaux supplémentaires.



4 Août 1996
Un roi Celte au Port du Faou

La nouvelle tournée d'Alan Stivell, dédiée au libérateur irlandais "Brian Boru", vient de conduire l'artiste breton au Port du Faou devant 9000 personnes.
C'est donc un autre roi celte, tout aussi légendaire, qui fait son entrée sous les ovations du public.
Dès les premières notes égrenées par le groupe, les spectateurs se déchaînent, tous âges confondus.
L'élégant harpiste crédite le public des plus beaux morceaux extraits de son dernier opus : "Brian Boru".
"De' ha bla", "Sword Dance", "Mairi's Wedding", "Let the plinn" étrangement beau et troublant à la fois, le titre flirtant agréablement avec le rap, Alan fait groover la langue bretonne comme personne.
Lorsqu'il entame le premier couplet de "Parlament Lament", écrit à la suite de l'incendie du Parlement de Rennes, le public se tait, soudainement, subjugué par la voix enchanteresse du chanteur et ses soli de harpe.
Titres classiques et nouveaux font vibrer la foule durant deux heures. Les drapeaux bretons se lèvent bigarrant la foule dans une ambiance très électrique, voire brûlante pour la seconde partie du concert.
En écoutant "Tri Martolod", dont le refrain est repris par les milliers de personnes présentes, comme un chant de ralliement, j'ai ressenti un moment d'émotion qui n'était pas sans me rappeler les récitals de l'artiste breton voici quelques deux décennies auparavant.
Dans le port, les vieux gréements figés étaient comme contemplatifs face au musicien. Les plus légers mus par une légère houle se dandinaient au gré du son de la cornemuse d'Alan. Ils apportaient leurs gracieuses présences à cette soirée magique.

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