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1972 - 2012 Alan STIVELL à l'Olympia : un parcours plus qu'un retour !
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« Ok, on continue…. A présent, voici une chanson d’amour… »

« Te », intime complainte figurant dans le disque
« Explore » où Alan, l’incorrigible explorateur, montre tout son novateur savoir-faire.

Nous refaisons un petit retour en arrière avec
« Harpes de sang », en breton, « Telenn Gwad »,
« An Alarc’h », « Le cygne » en français. Si beaucoup connaissent sa musique entraînante, sans doute beaucoup de non Bretons ignorent-ils que cette chanson traditionnelle, issue du Barzaz Breiz, était considérée comme un chant patriotique. Toute la salle reprend en chœur :


Dinn, dinn, daoñ, d'an emgann, d'an emgann, o !
Dinn, dinn, daoñ, d'an emgann ez an.

Le prestigieux Bagad de St-Malo, l’un des plus innovants du moment, René Werneer au feedle, Robert Le Gall au violon se joignent à l’actuelle formation de Stivell. Le morceau monte en puissance et s’achève en apothéose sous des sunlights aux teintes sanguinolentes. Effet garanti.



Nous avons parcouru, non sans une certaine nostalgie, quelques périodes phares de sa vie, écouté quelques titres majeurs de son répertoire. De : ‘Kost Ar c’hoad » à « King of the fairies ». Robert Le Gall a rejoint, une nouvelle fois, René Werneer. Les trois violonistes transcendent, particulièrement ce virevoltant traditionnel irlandais.
La salle se lève pour saluer la performances des musiciens. Alan remercie d’un grand sourire ses deux invités.
Il presse contre lui René Werneer dont l’émotion est perceptible. Il murmure quelques mots à l’oreille de cet autre héros de l’inoubliable et inoubliée épopée Stivellienne.

« Trente cinq ans que l’on ne s’était pas revu, je n’en reviens toujours pas » !

Le spectacle continue. Le public gesticule un peu, certains ont très envie d’esquisser quelques pas de danse, mais n’osent pas trop se lever, mais l’on sent bien une certaine impatience.
Rocker dans l’âme, Alan Stivell enchaîne bon nombre de ses succès. Des rayons lasers verts s’entremêlent aux fumigènes créent une atmosphère surnaturelle, surlignent les silhouettes des musiciens qui ne deviennent qu’ombres furtives. Le musicien nous montre toute la maîtrise de son art, que ce soit à la flûte irlandaise, à la bombarde, à la harpe, bien sûr, mais aussi à la cornemuse électrique, à la cornemuse écossaise, éblouissant
« Penn Sonneur ».


Le harpiste déroule ces morceaux rythmés qui ont jalonné sa carrière : « Ne bado ket atao »,
« Miz Tu », « Brittany’s », puis « Brezhoneg’ raok ».

Avec hargne, le constant défenseur de la langue bretonne lève le poing… A cet instant, comme par miracle, quelques Gwenn Ha Du sortent d’une poche ou d’un sac et sont brandis avec fierté. Alan acquiesce de la tête.

De Bretagne il sera toujours question, car si Stivell demeure un fervent ambassadeur de la cause Bretonne, l’homme n’en est pas moins ouvert aux cultures des autres. « le monde est ma maison et la Bretagne est mon appart ».


Toute l’assistance aimerait mais n’ose pas danser. Qu’importe, ce sera donc Alan qui viendra vers elle. Il descend de la scène, prend la main d’une spectatrice, l’invite dans un An Dro. Ceci créé un beau moment de panique dans le service d’ordre… comme au bon vieux temps ! Un long ruban trépignant se déroule tout autour de la salle. Au balcon, on secoue les bras en se tenant par le petit doigt, mais les sièges bien trop serrés ne permettent pas de bouger davantage.

Puis Stivell continue avec une énième et divine version de
« Kimiad », entre harpe et Bagad. Une marée humaine s’abat au devant de la scène. Les invités se succèdent sur la scène pour l’accompagner, la jolie écossaise, Joanne McIver, et son scottish small pipe, l’échevelé Pat O’ May et ses riffs de guitare nerveux, un efficace joueur de Uilleann Pipes.
Tous les spectateurs reprennent le célèbre refrain du « Pardon de Spezet », plus connu sous le titre de la « Suite Sudarmoricaine ».

L’on ne s’entend plus avec les « la la la la lé no »… Les murs du music hall doivent en trembler encore.



Je devine, plus que je n’entend, les mots que me susurre ma voisine. Il devient difficile de pervevoir les accords de Dan Ar Braz, à la guitare ou les chapelets de notes ruissellant de la harpe d’Alan Stivell dans « Pop Plinn ».
« Son Ar Chistr » met le feu à l’Olympia.

Les artistes sortent et regagnent les coulisses, mais nous ne sommes pas dupes. Personne ne souhaite qu’une telle soirée anniversaire s’interrompe de la sorte. La fête n’est pas finie, en tout cas, pas sans l’incontournable complainte des trois matelots de Nantes.

Alan invite le public à chanter avec lui le « Bro Gozh Ma Zadou » repris, en duo, avec Nolwenn Leroy. Tout simplement, magnifique !
L’artiste conclura par ces mots :
« Tout ce que je vois, ce soir, me donne du courage pour continuer ! ».



Un tonnerre d’applaudissement salue celui qui a su réveiller les consciences voici quarante ans. Que d’émotion de part et d’autre. Merci Monsieur Stivell pour ce grand moment de partage avec votre fidèle public. Si nombre de médias titraient, ces jours derniers, à tort, « Alan Stivell, le retour », force est de constater que vous n’êtes jamais parti. Votre œuvre, vos centaines de concerts à travers le monde, vos vingt-trois albums originaux , tous aussi différents les uns que les autres, sont là pour en témoigner.

Vous déclariez, voici quelques jours, au Figaro : « Je veux pouvoir encore m’étonner !»
Etonnez-vous, Alan, mais n’oubliez pas de nous étonner… encore et toujours !

Texte et photos : Anny MAURUSSANE



Pour retrouver le parcours d'Alan STIVELL de 1953 à 2008 :

- Le dossier "Culture et Celtie, le MAGazine : Alan STIVELL, un musicien, une oeuvre...

et

- Le livre : "Alan Stivell ou l'itinéraire d'un harper hero"

En vente, notamment:
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Autres pages, sur ce site, concernant, Alan STIVELL : (cliquez sur les liens suivants) :
- Alan STIVELL embrase les Nuits Salines à Batz sur Mer, le 24 Juillet 2010
- Alan STIVELL... un harper hero au Festival Les Nuits Salines 2010.
- Alan Stivell : « EMERALD »
- Jeudi 19 novembre 2009, Alan STIVELL enflamme le Bataclan, à Paris
- Au Croisic, le Triangle blanc présente le livre « Alan Stivell ou l'itinéraire d'un harper hero...»

Site officiel d'Alan STIVELL : www.alanstivell.bzh

© Culture et Celtie

Illustration sonore de la page : Extrait de Trees they grow high - Version Olympia 2012 - 01:36.

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